C’est une nouvelle pierre à porter au débat sur l’utilisation en France du bevacizumab (Avastin, commercialisé par Roche) au lieu du ranibizumab (Lucentis, Novartis), pour traiter la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Selon une revue de la littérature menée par la Collaboration Cochrane, le bevacizumab ne présente pas plus de risque d’événements secondaires systémiques que le ranibizumab dans l’indication de la dégénération maculaire liée à l’âge (DMLA).
Un surrisque de troubles gastro-intestinaux
En compilant les résultats de neuf études comprenant 3 665 participants, Lorenzo Moja de l’université de Milan, et ses collègues, ont calculé que le risque de décès n’était pas statistiquement significatif chez les patients sous bevacizumab et chez ceux sous ranibizumab (3,7 % contre 3,4 %). Il n’y avait pas non plus de différence significative en ce qui concerne les effets indésirables, à l’exception des troubles gastro-intestinaux qui étaient plus fréquents dans le groupe bevacizumab, avec un surrisque statistiquement significatif de 82 %.
Le problème des études non publiées
Les auteurs restent prudents, et précisent que sur les neuf études rassemblées six ont été publiées (2 745 participants) et trois ne l’ont pas encore été (920 participants). En excluant les résultats non publiés, les risques de décès restent similaires, mais le risque d’événements secondaire systémique devient statistiquement plus important dans le groupe bevacizumab, avec un surrisque de 21 %. « Si une différence existe, elle est vraisemblablement très faible », estiment toutefois les auteurs, qui rappellent que les résultats de leur méta analyse « pourront être vérifiés quand les trois dernières études seront totalement publiées. »
Le débat français
Le débat reste vif en France autour d’une éventuelle autorisation du bevacizumab dans l’indication de la DMLA. Une telle possibilité pourrait occasionner une économie de 200 millions d’euros par an. Alors que Lucentis coûte 800 euros par injection mensuelle, le coût d’une injection d’Avastin n’est en effet que de 30 euros.
Au début du mois de septembre, les députés ont adopté un amendement au budget rectificatif de la Sécurité sociale qui devrait permettre d’autoriser l’utilisation du médicament Avastin (Roche) dans l’indication de la DMLA, au cours de l’examen du projet de budget rectificatif de la Sécurité sociale pour 2014. L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait émis un avis favorable à ce décret qui était vivement souhaité par le syndicat de médecine générale
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