Des résultats ont été obtenus chez l’homme par différentes équipes avec deux types d’implants : les épi-rétiniens, avec des électrodes placées en avant de la rétine, et les sous-rétiniens, avec des électrodes sous la rétine. Ces données permettront à l'avenir de mieux comprendre la formation du signal visuel pour tenter de le suppléer artificiellement et de proposer des solutions de plus en plus performantes aux patients.
L’implant épi-rétinien est le plus utilisé et s’adresse à des patients présentant une rétinopathie pigmentaire évoluée (acuité visuelle maximale limitée à une perception lumineuse) ayant déjà eu une vision auparavant. Son principe est de transmettre l’information visuelle à la rétine via une caméra, un dispositif électronique et des électrodes posées sur la rétine. Le principe de cet implant repose sur le passage du signal visuel par une caméra, qui le transmet à un boîtier le transformant en un signal transmis à un émetteur haute fréquence. Le signal est alors envoyé à un récepteur placé sur l’œil du patient qui le transmet aux électrodes posées sur la rétine. Une fois le dispositif en place, un très important travail de suivi est nécessaire pour optimiser le codage de l’image avec l’aide active du patient qui doit, lui aussi, apprendre à utiliser ces nouvelles informations visuelles.
Des résultats étonnants en pratique
Les patients peuvent à nouveau suivre sans interruption un tracé au sol, identifier et atteindre aisément une porte ou une fenêtre. Certains peuvent aussi atteindre une acuité visuelle estimée entre « mouvement de la main » et « compter les doigts », lire des mots présentés sur un écran d’ordinateur, détecter des mouvements de personnes à travers leur fenêtre ou noter des changements de disposition des éléments du décor de leur environnement domestique. Ces résultats ne sont pas immédiats mais résultent de la motivation des patients à suivre un entraînement assidu et une rééducation appropriée suite à la période post-chirurgicale.
L’implant prérétinien Argus II (60 électrodes prérétiniennes) de Second Sight a obtenu le marquage CE en 2011 avec actuellement un recul de plus de 5 ans. Il a pu être posé chez plus de 200 personnes dans le monde.
En France, dans le cadre d’un forfait innovation, la pose d’un implant Argus 2 est prise en charge. Plus de 20 patients ont pu être implantés par 3 équipes : à Bordeaux (Prs Korobelnik et Delyfer), à Paris (Pr Sahel, Drs Barale, Ayello-Scheer, Mohand- Said) et à Strasbourg (Prs Dolfus et Gaucher). Les résultats seront bientôt publiés.
Différents implants rétiniens sont en développements (étude européenne en cours avec un implant prérétinien de 150 électrodes, société Pixium Vision) et confirment l’intérêt de cette approche d’aide visuelle. Des protocoles chirurgicaux utilisant la thérapie génique sont aussi en cours et permettront à l’avenir une correction plus précoce de la pathologie avant perte de la vision.
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