Le glaucome en France

La première enquête sur les facteurs prédictifs

Publié le 10/05/2010
Article réservé aux abonnés
1288014970153572_IMG_36112_HR.jpg

1288014970153572_IMG_36112_HR.jpg
Crédit photo : S Toubon

L’ÉTUDE PhotoGRAF est la première étude sur le glaucome à évaluer un nombre de facteurs de risque potentiels aussi important. Elle a porté sur des facteurs de risque connus, comme l’âge, la myopie, les antécédents familiaux de glaucome, l’appartenance ethnique (fréquence plus importante dans la population noire), mais aussi sur des facteurs de risque potentiels tels que l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète…

Développée et validée avec des nutritionnistes et des épidémiologistes, l’étude PhotoGRAF s’est penchée sur de nombreux facteurs nutritionnels qui pourraient jouer un rôle dans le glaucome, comme la quantité d’acide gras essentiels oméga 3 ingérée (provenant notamment des noix et des poissons gras). Dans cette étude, deux critères semblent jouer un rôle potentiellement important : une consommation faible de noix (8 fois par an ou moins) est associée à un risque plus élevé de glaucome (OR = 2,02), de même que la faible consommation de poissons gras (1 fois par semaine ou moins) (OR = 2,14). De nouveaux facteurs de risque « environnementaux » ont été mis en évidence, comme l’exposition professionnelle aux pesticides (OR = 2,65).

Hypercholestérolémie, hypothyroïdie.

Parmi les maladies systémiques étudiées, seules deux maladies semblent jouer un rôle significatif : l’hypercholestérolémie identifiée comme un facteur de risque (OR = 1,75) et l’hypothyroïdie, associée, à l’inverse, à une diminution du risque de glaucome (OR = 0,33). L’âge moyen des patients étudiés dans cette étude était de 63,6 ans, 51,9 % étaient des hommes ; la durée moyenne de la maladie était de 7 à 8 ans.

Du point de vue ophtalmologique (après ajustement sur l’âge, le sexe et la durée de la maladie), cette étude a permis de confirmer un certain nombre de facteurs de risque déjà connus : pression intra-oculaire élevée, épaisseur cornéenne centrale, présence d’une atrophie péripapillaire bêta. En faisant ressortir l’importance de rechercher ces facteurs de risque oculaire de façon systématique chez les patients à risque spécifique, l’étude PhotoGRAF ouvre de nouvelles perspectives de prise en charge. Les résultats de cette étude pourraient avoir des implications importantes, en aidant à cibler les patients à haut risque pouvant bénéficier d’une surveillance plus étroite dès le début de la maladie, dans l’objectif de retarder l’apparition de déficits visuels.

D’après la communication du Pr J-P Renard lors d’une conférence de presse Pfizer.

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8767