Dégénérescence maculaire liée à l’Age

Le match bevacizumab/ranibizumab

Publié le 18/12/2014
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Crédit photo : PHANIE

Celui-ci autorise l’usage de médicaments hors de leur AMM, dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation, sous conditions. Le ranibizumab (Lucentis ), indiqué pour le traitement de la DMLA, a en effet coûté à l’Assurance Maladie en 2013 plus de 428 millions d’euros et un switch vers le bevacizumab, au principe actif voisin, aussi efficace que le ranibizumab, permettrait une économie d’au moins 200 millions d’euros par an. L’ANSM avait émis un avis favorable à ce décret.

Profil de sécurité équivalent

En ce qui concerne le profil de sécurité des deux molécules, il semble qu’ils soient équivalents* (dans la DMLA) à la lecture de la revue Cochrane publiée en septembre dernier. Ainsi, le risque de décès n’est statistiquement pas différent avec l’un ou l’autre médicament (3,7 versus 3,4 %). Les effets indésirables n’étaient pas non plus différents, à l’exception des désordres gastro-intestinaux, plus fréquents dans le groupe bevacizumab, avec un surrisque de 82 %. Une réserve cependant, la revue ayant été conduite sur 9 études (et 3 665 patients) dont 3 n’étaient pas encore publiées. Or, si les résultats sont comparables sur les données issues des 6 études publiées, le risque d’événements secondaires systémiques devient plus élevé, avec un surrisque de 21 %, si l’on inclut les données des 3 études non encore publiées.

Dans la forme néovasculaire uniquement

Enfin, une deuxième molécule spécifique, l’aflibercept (Eylea ), est venue à la toute fin 2013 compléter l’offre thérapeutique pour traiter la DMLA néovasculaire uniquement, toujours en injection intravitréenne, le ranibizumab étant par ailleurs indiqué dans les cas de myopie forte, d’œdème maculaire diabétique et des occlusions veineuses. Reste à affiner les schémas thérapeutiques de l’aflibercept, encore en phase d’apprentissage, inspirés des études pivotales et de la “vraie vie “, suivi mensuel avec injection à la demande, plus volontiers, ou sur le mode “inject and extend“, où l’on injecte à chaque visite, mais en jouant sur les délais de contrôle, pour limiter le nombre d’injections. L’avenir est sans doute aux traitements combinés, anti-PDGF (pour Platelet Derived Growth Factor) et anti-VEGF.

* http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/14651858.CD011230.pub2/abstr…

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9375