Dans le courant de l'année 2023, un dispositif inédit verra le jour, en plein cœur de Paris, pour les personnes malvoyantes. Intitulé Institut de réadaptation visuelle Saint-Louis*, il rassemblera différentes activités : un service de rééducation et de réadaptation (SSR) d’une capacité de 15 places en hospitalisation de jour, gérée par l’hôpital des Quinze-Vingts, un service d’accompagnement médico-social pour personnes handicapées (Samsah), mais aussi, une antenne d’accueil et d’activités associatives ainsi qu'un pôle d’accueil, d’information et de conseil.
Un guichet unique
Par ailleurs, l'institut bénéficiera des possibilités de simulation et de transfert de technologies développées par la plateforme Streetlab ainsi que des moyens d’évaluation visuelle et de suppléance en aides techniques apportés par le centre gratuit d'orientation pour les personnes malvoyantes (Cecom).
« L'Institut de réadaptation visuelle Saint-Louis offre un guichet unique d’évaluation et d’orientation des patients souffrant d’une déficience visuelle, explique le Pr Christophe Baudouin, président de la commission médicale d’établissement des Quinze-Vingts. Ces derniers pourront bénéficier d'un espace dédié à la fois aux soins, aux services sociaux et médico-sociaux. La plateforme s'étendra sur 800 m2 sur le site de la Résidence Saint-Louis, cette structure d’hébergement des personnes aveugles ou malvoyantes gérée par l’hôpital. »
L'institut proposera ainsi un premier contact au patient pour évaluer la vision fonctionnelle (acuité et champ visuels). Il offrira également des informations et des conseils personnalisés, mais aussi un accompagnement pour les démarches et la mise en relation avec d’autres professionnels de la basse vision. L'évaluation débouchera sur un projet de soins personnalisé pour réduire l'impact de la déficience visuelle sur la vie quotidienne et conserver un maximum d'autonomie (prise en charge pluridisciplinaire avec ophtalmologistes, orthoptistes, ergothérapeutes, rééducateurs d’aide à l’activité de la vie journalière, rééducateurs en locomotion, psychomotriciens, instructeurs en autonomie…).
Un accompagnement psychologique et social
L’agence régionale de santé vient d’accorder à l’établissement des Quinze-Vingts une autorisation d’activité de soins de suite et de réadaptation spécialisée dans la prise en charge des patients atteints de déficience visuelle. Outre le soin, l'institut proposera aux patients qui le souhaitent un suivi régulier par un psychologue. Un accompagnement social est également possible. Enfin, un espace sera dédié à l’innovation (amélioration de la mobilité, appartements thérapeutiques, aptitude à la conduite, lecture…).
Malgré le port de lunettes correctrices, les malvoyants éprouvent des difficultés pour voir : leur acuité visuelle est inférieure à 3/10 et le champ visuel peut être réduit. Dégénérescence maculaire liée à l'âge, glaucome, rétinite pigmentaire, rétinopathie diabétique, les origines sont diverses. Toutes les tranches d'âge sont concernées mais plus particulièrement les personnes de plus de 50 ans.
En France, deux millions de personnes sont touchées par la malvoyance (ou basse vision). Pour ces patients, l’offre de soins en rééducation et réadaptation reste hétérogène sur le territoire. Seules 11 structures de soins médicaux et de réadaptation (SMR) sont disponibles pour les patients, 10 Samsah et deux services d’accompagnement à la vie sociale. Résultat : le temps d’attente pour bénéficier d’une prise en charge dans une SMR est d’environ deux ans.
* L’Institut est géré par l’hôpital des Quinze-Vingts avec un réseau de partenaires : l’Association Valentin Haüy (AVH), l’Institut de la Vision et sa plateforme technologique Streetlab, le centre d’orientation pour les personnes malvoyantes (Cecom) et l'Institut national des jeunes aveugles
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