A CHU de Nantes

Thérapie génique dans l’amaurose de Leber

Publié le 16/12/2011
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Crédit photo : AFM

C’EST UNE PREMIÈRE française : un essai de thérapie génique est réalisé au CHU de Nantes dans l’amaurose congénitale de Leber, maladie rare de la rétine.

Cet essai, conduit dans le service d’ophtalmologie du CHU de Nantes, dirigé par le Pr Michel Weber, est l’aboutissement d’un long travail de collaboration entre les équipes de Christian Hamel (INSERM 1051, Montpellier), Fabienne Rolling (unité INSERM 649, dirigée par Philippe Moullier), Michel Weber et Guylène Le Meur (CHU de Nantes). On se souvient que, en octobre 2006, « Gene Therapy » publiait les résultats d’un travail mené par l’équipe de Fabienne Rolling en lien avec Michel Weber et Guylène Le Meur : ces chercheurs avaient réussi à rendre la vision à des chiens briard atteints d’amaurose de Leber grâce à un procédé de thérapie génique reposant sur un vecteur viral adéno-associé (AAV) de type 4 équipé d’un promoteur du gène RPE 65 humain. Chez les chiens traités, on avait observé le retour d’une activité électrique au niveau de la rétine ; et, soumis à un parcours d’obstacles, les chiens démontraient leur capacité à les éviter.

Recherche de la dose la mieux tolérée.

Cinq ans plus tard, l’autorisation de l’AFSSAPS ayant été obtenue, un essai de phase I-II débute chez l’homme à Nantes. Les neuf patients inclus dans l’essai recevront dans un seul œil, au plus près de l’épithélium pigmentaire rétinien, une injection de vecteurs AAV transportant le gène sain RPE65. Les lots de vecteurs utilisés dans cet essai ont été produits par la plateforme Atlantic BIO GMP de Saint-Herblain.

L’essai a pour objectif principal de vérifier la tolérance de deux doses de traitement chez des malades différemment atteints.

Rappelons que, si les chercheurs français ont été des précurseurs dans les essais chez l’animal, d’autres équipes ont déjà entrepris des études chez l’homme. Au Royaume-Uni, où la réglementation est moins contraignante qu’en France, l’équipe de Robin Ali a été la première à entreprendre une thérapie génique (avec un AAV2, qui a une action plus diffuse que l’AAV 4) chez un patient de 23 ans. Par la suite, d’autres essais ont été conduits notamment aux États-Unis montrant une amélioration de la fonction rétinienne.

Cette étude est financée notamment par l’AFM grâce aux dons du Téléthon, Retina France et la Fondation pour la thérapie génique dans les Pays de la Loire.

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060