Un « serious game » pour sensibiliser le grand public à la déficience visuelle

Publié le 11/06/2014
Serious GAme

Serious GAme

Le service de déficience sensorielle (Centre Paris Sud) de la Fondation hospitalière Sainte-Marie (FHSM) vient d’acquérir un logiciel 3D qui permet, sous la forme d’un jeu vidéo, de plonger son utilisateur dans l’univers des personnes malvoyantes.

Au total, 1,7 million de personnes vivent en France avec une déficience visuelle : 560 000 malvoyants légers, 923 000 malvoyants moyens et 207 000 malvoyants profonds, dont environ 61 000 aveugles. Qu’elles soient atteintes de cataracte, de rétinite pigmentaire ou encore de DMLA, elles souffrent toutes, à des degrés divers, d’une réduction de leur autonomie dans leur vie quotidienne.

Plus d’un déficient visuel sur deux déclare ainsi une incapacité sévère concernant la mobilité et les déplacements et beaucoup d’entre eux éprouvent des difficultés ponctuelles liées à un environnement peu adapté. Outre le fait qu’ils soient souvent confrontés à des personnes faisant l’amalgame entre malvoyance et cécité, les déficients visuels ont souvent bien du mal à faire comprendre à leur entourage direct les caractéristiques concrètes de leur handicap.

 

Immersion en 3D

Faire vivre aux personnes bien-voyantes le quotidien des personnes déficientes visuelles est le pari que le service de déficience sensorielle de la FHSM vient de relever grâce à un « serious game », ou jeu vidéo à usage pédagogique. Baptisé Iris&Co et réalisé par la société Streetlab, ce logiciel 3D plonge l’utilisateur dans l’univers des personnes malvoyantes par le biais de mises en situation basées sur des expériences vécues.

À travers les yeux de plusieurs personnages atteints de pathologies aussi différentes que la rétinopathie pigmentaire, la DMLA, la maladie de Stargardt, ou encore le glaucome congénital et la rétinopathie diabétique, le joueur doit mener à bien différentes missions dans un environnement extérieur (rue, métro) ou de bureau. Disposant de différentes aides (cannes, lunettes teintées, loupe, aide humaine, etc.), il est rapidement obligé de mettre en place les mêmes stratégies que les malvoyants pour compenser les handicaps qui contraignent sa progression normale dans les environnements proposés.

Aider les aidants

Si ce jeu a pour objectif de sensibiliser l’ensemble de la population bien-voyante au handicap visuel en dissociant bien les différentes typologies d’atteintes et leurs conséquences sur la vision, il s’adresse avant tout aux professionnels de santé en contact avec ces patients, ainsi qu’aux accompagnants et aidants familiaux.

Considéré par le Dr Joël Crevoisier, médecin-chef du service de déficience sensorielle à la FHSM, comme « une boîte à outils clinique », ce jeu vidéo tout aussi ludique que pédagogique intéresse également des entreprises et des collectivités locales qui y voient l’occasion de mettre en place toute une série de bonnes pratiques destinées à faciliter le quotidien de leurs collaborateurs atteints de déficience visuelle.

Benoît Thelliez

Source : lequotidiendumedecin.fr