DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
JULES EST NÉ le 4 mai 2009 à six mois et demi de grossesse. Il pesait 1,390 kg. Un mois plus tard, il pèse 1,740 kg et tête son biberon avec appétit. Il dort encore dans sa couveuse mais n’a jamais quitté Élodie, sa maman, qui partage sa chambre. Son papa peut venir le voir quand il veut mais pas trop longtemps. La famille aussi. Ou se connecter au site de l’hôpital qui donne accès à la vidéo en temps réel de Jules dans son berceau. Les nouvelles chambres mère-enfant du CH de Villefranche-sur-Saône font oublier
le temps pas si lointain où les parents apercevaient juste leur nouveau-né derrière des vitres. « Quand on a décidé de rénover les locaux, explique le Dr Philippe Rebaud, chef du service néonatologie, s’est imposé l’idée qu’il fallait remplacer les berceaux alignés dans une pièce par des chambres pour préserver l’intimité mère enfant. » Ce qui permet de privilégier les contacts peau à peau et l’allaitement favorables au développement psychomoteur du bébé. Le lien mère-enfant, cassé par la prématurité, est rétabli. L’absence de bruit et de stimulation lumineuse fait également partie des soins de développement qui diminuent le stress et les alertes cardiaques. En plus des sept chambres mère-enfants (des jumeaux et même des triplés...), le service dispose de deux salles de soins intensifs soit une capacité totale d’accueil de 18 enfants. Les infirmières se sont rapidement adaptées à la surveillance sur écran du comportement des bébés d’autant que la multiplicité des soins à effectuer dans les chambres maintient le contact avec les nourrissons. Le réseau mis en place par Orange Business Services vient de se compléter de la transmission des images aux familles via Internet et de la fourniture de terminaux multimédia, dans un souci d’accueil plus « hôtelier » cette fois. Une maman encore hospitalisée dans une maternité, peut déjà voir son bébé. Et les soignants s’attachent à ce qu’elle soit toujours la première. Les parents choisissent ensuite d’élargir ou non le droit d’accès à la famille proche. Cette proximité aide les parents et les proches à surmonter l’événement dramatique que représente toujours une naissance prématurée.
Les travaux ont coûté 2,2 millions d’euros englobant la réfection complète de l’aile avec la création des sept chambres, souligne Philippe Elsaïr, directeur de l’hôpital qui est doté d’un centre de périnatalité de niveau IIb (avec soins intensifs de néonatologie). Le service de néonatologie accueille entre 200 et 300 prématurés par an. « Nous recevons aussi des femmes qui n’ont pas accouché sur place mais dans les environs y compris à Lyon, et viennent rejoindre leur bébé ». Le CH, construit en 1982, fait l’objet d’un important programme de rénovation d’un montant de 50 millions d’euros. Prochaine étape, l’inauguration en septembre des nouvelles urgences.
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