Une recrudescence de cas

En Italie, le préoccupant syndrome d'abstinence néonatale

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Publié le 14/11/2019
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Après la naissance à Rome de quatre bébés souffrant du syndrome d’abstinence néonatale (SAN), la communauté médicale italienne tire la sonnette d’alarme, plusieurs autres cas ayant aussi été enregistrés à Milan, Padoue et Grosseto.
Les cas les plus importants sont traités par la méthadone puis sevrés

Les cas les plus importants sont traités par la méthadone puis sevrés
Crédit photo : Phanie

Nés dépendants aux stupéfiants présents dans l’organisme de leur mère lors de la grossesse comme la cocaïne et le cannabis, les nouveau-nés souffrant de syndrome d’abstinence néonatale (SAN) ont les symptômes typiques du manque : tremblements, contractions musculaires, hypoglycémie, irritabilité, notent les médecins hospitaliers.

Les cas les plus importants sont généralement traités par la méthadone puis sevrés, rapporte la presse italienne. Celle-ci évoque aussi les craintes de la communauté médicale concernant les risques ultérieurs de troubles importants notamment au niveau du système nerveux central et de l’appareil digestif. « Chaque année, nous enregistrons une vingtaine de bébés contrôlés positifs aux substances stupéfiantes. Actuellement, nous remarquons un pic des hospitalisations », a expliqué le Pr Piermichele Paolillo, vice-président de la Société italienne de néonatologie et chef de service de l’hôpital Casilino situé dans la banlieue romaine où sont nés les quatre bébés souffrant du SAN.

Interrogé par la presse italienne, ce spécialiste a ajouté : « Si nous pensons que les parents du nouveau-né ont un problème lié à l’usage de produits stupéfiants, nous demandons à ce que soit effectuée une analyse d’urine pour détecter les substances éventuelles. Selon les résultats, nous pouvons saisir le tribunal des mineurs qui mettra en place les procédures pour désigner un tuteur afin d’assurer la protection de l’enfant ».

Si les services publics de néonatologie soulignent une augmentation du nombre de bébés souffrant du SAN, il est difficile d’établir des statistiques. L’Institut supérieur de la Santé refuse de lancer une étude car « cela voudrait dire ficher les personnes dès leur naissance », rapporte le site médical « Il Quotidiano della sanità ». Au niveau mondial, très peu d’études ont été faites, déclare par ailleurs la Société italienne de néonatologi.

De notre correspondant à Rome Ariel F. Dumont

Source : Le Quotidien du médecin