AIGUË ou chronique, la toux est un motif fréquent de consultation puisque chaque enfant connaîtra 7 à 10 infections respiratoires virales par an dans ses 2 à 3 premières années, soit au moins 100 jours annuels de toux ! On (les parents et parfois les médecins) oublie qu’il s’agit d’un phénomène réflexe physiologique. Ils (les parents !) ignorent encore que le rapport bénéfice/risque des mucolytiques et/ou antitussifs n’est pas en faveur de ces médicaments avant 3 ans : leur efficacité n’est pas prouvée et leurs effets indésirables avérés. Des observations qui ont conduit les autorités de Santé à recommander de ne plus utiliser les mucorégulateurs (en avril 2010), puis les antitussifs (en février 2011) avant l’âge de 2 ans, voire 30 mois.
Dans la majorité des cas en effet, la toux est provoquée par une infection respiratoire d’origine virale (laryngite, rhinite, bronchiolite, etc.) et disparaît dans un délai de 10 à 14 jours. Elle peut durer 3 à 4 semaines sans que cela soit un signe de gravité. Les parents sont invités à consulter ou reconsulter après 14 jours de toux, ou rapidement en cas de fièvre ou de tachypnée, de signe de lutte ou d’anorexie.
Pas de miel avant 1 an.
Le traitement d’une toux aiguë avant 24 mois consiste donc essentiellement en une désinfection rhinopharyngée plusieurs fois par jour, l’évitement d’un tabagisme passif bien sûr et la connaissance par les parents des éventuels signes de gravité. Le miel de différentes variétés serait bénéfique contre la toux, selon plusieurs études (dont la dernière, publiée en août 2012 dans « Pediatrics »), mais ne doit pas être proposé pas avant l’âge d’un an, parce que tous les miels peuvent contenir des spores de Clostridium botulique qui, ici, ne sont pas détruites en raison de l’immaturité digestive. Seul est donc toléré l’usage d’extraits de plantes dénuées de dérivés terpéniques (risque sinon de convulsions, de sédation et/ou d’aggravation du statut respiratoire chez les enfants de moins de 30 mois). Les camphre, cinéole, menthol, niaouli, thym sauvage, terpinol, terpine, citral, huiles essentielles d’aiguille de pin, d’eucalyptus et de térébenthine en contiennent, et à ce titre sont désormais contre-indiqués chez les enfants de moins de 30 mois et les enfants, quel que soit leur âge, aux antécédents de convulsion fébrile ou d’épilepsie. Et ce, quelle que soit la voie d’administration, cutanée, inhalée et, depuis février 2012, rectale.
• Toux chronique
Quant à la toux chronique, elle se manifeste sur une période de 3 à 4 semaines. Chez le tout petit, il s’agit le plus souvent d’une succession d’infections respiratoires. Un asthme, une rhinorrhée postérieure ou un RGO, plus rarement une tuberculose, une coqueluche ou une infection à mycoplasme, un tabagisme passif sont autant de raisons de chroniciser une toux. Autre entité, une surinfection bactérienne (à Hæmophilus influenzae, pneumocoque ou Moraxella catarrhalis) d’une bronchite aiguë après 10 à 15 jours de toux productive, qui survient parfois même sans fièvre ou foyer. Une sorte d’analogue de ce qu’est la sinusite à la rhinite. Le diagnostic de toux chronique est porté après l’interrogatoire (coqueluche de l’entourage ? asthme ? eczéma ?), un examen clinique complet (infléchissement staturo-pondéral ?), et peut-être une radiographie des poumons de face (à l’inspiration et l’expiration).
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