Les bénéfices de l’allaitement exclusif au sein pourraient être plus larges que ce qui est connu. Une étude de cohorte danoise, publiée dans Jama Network Open, semble confirmer son impact sur la prévention de la leucémie lymphoblastique aiguë à précurseurs de cellules B (LAL-BCP) chez l’enfant, cancer le plus fréquent dans cette population.
L’analyse s’est appuyée sur les données de tous les enfants nés au Danemark entre janvier 2005 et décembre 2018 pour lesquels les informations sur la durée de l'allaitement exclusif étaient disponibles dans le registre national de la santé des enfants. Ils ont été suivis à partir de l'âge de 1 an jusqu'au diagnostic, à l'âge de 15 ans ou au 31 décembre 2020. Au total, 309 473 enfants ont été inclus (51,3 % de garçons). Au cours du suivi, 332 enfants (0,1 %) ont reçu un diagnostic de cancer entre l’âge de 1 à 14 ans avec un âge moyen au moment du diagnostic de 4,24 ans.
Plus d’un tiers des cancers sont hématologiques
Parmi ces enfants suivis en oncologie, 37,3 % ont reçu un diagnostic de cancer hématologique, dont les deux tiers (65,3 %) étaient une LAL, et majoritairement (91,4 %) une LAL-BCP. Par ailleurs, 13,3 % avaient des tumeurs du système nerveux central (les plus fréquentes étant l’astrocytome, l’épendymome et les tumeurs embryonnaires intracrâniennes et intrarachidiennes), 24,1 % des tumeurs solides (dont des tumeurs rénales, des neuroblastomes et des sarcomes des tissus mous) et 25,3 % des tumeurs malignes autres et non précisées.
L'allaitement exclusif pendant trois mois ou plus s’est révélé protecteur. Comparé à une durée d’allaitement de moins de 3 mois, il était associé à une baisse du risque de cancers hématologiques (aHR = 0,66), « largement attribuable à une diminution du risque de LAL-BCP (aHR = 0,62) », est-il souligné. Aucune différence significative n’est en revanche observée pour les tumeurs du système nerveux central (aHR = 0,96) ou de tumeurs solides (aHR = 0,87).
L’association mise au jour « est cohérente avec les recherches émergentes impliquant la maturation précoce du microbiome intestinal dans la pathogenèse de la LAL-BCP chez l'enfant », expliquent les auteurs. Des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes biologiques sous-jacents à l'association observée, ajoutent-ils.
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