Maladie chronique
Tout enfant atteint d’une maladie chronique, d’une allergie ou d’une intolérance alimentaire peut bénéficier d’un projet d’accueil personnalisé. Crèches, haltes-garderies, jardin d’enfants, établissement scolaire, centre de vacances et de loisirs… Toutes ces structures sont concernées et leurs animateurs doivent être formés au PAI, qui a pour but de faciliter l’accueil des enfants. « En effet, comme l’explique le Dr Delphine de Boissieu, de la clinique Marcel Sembat à Boulogne-Billancourt, le PAI a été créé pour que les enfants, quelle que soit leur pathologie, puissent être accueillis en milieu scolaire, et dans toute collectivité, en vivant le mieux possible leur allergie, c’est-à-dire normalement, et en toute sécurité. En théorie, tout enfant ayant une allergie alimentaire doit avoir un PAI, même s’il ne déjeune pas à la cantine. » S’il s’agit d’un mécanisme d’allergie liée aux IgE, le régime est nécessaire, mais ces enfants ont également besoin d’une trousse d’urgence ; lorsqu’il s’agit d’une forme retardée d’allergie (autrefois appelée intolérance), ces enfants n’ont pas besoin de trousse d’urgence mais nécessitent quand même un PAI, pour que des mesures adaptées soient également mises en œuvre pour l’enfant. « Il existe autant de PAI que d’enfants, précise le Dr de Boissieu ; en fonction du type d’allergie, du type d’aliments, du contexte de l’école, du fait qu’il déjeune ou non à la cantine, on va adapter le PAI à l’enfant, pour qu’il soit en sécurité mais qu’il puisse vivre le plus normalement possible. »
Description de l’attitude
Cette situation idéale est parfois difficile à mettre en pratique dans certains types d’allergie. A titre d’exemple, dans le cas d’une allergie au lait de vache, avec un risque d’allergie grave, l’enfant peut difficilement manger à la cantine le même repas que ses copains ; il aura alors un repas préparé par ses parents. Les médicaments devront toujours être sur place, en cas d’erreur de régime. Si le PAI a été rédigé, en cas de choc allergique, il y a une description de l’attitude à adopter, une ordonnance détaillée et les médicaments à prendre sont clairement indiqués avec leur posologie ; tout est programmé et n’importe quel adulte pourra donner le traitement. En cas de nécessité, il pourra y avoir recours au Samu pour toute réaction un peu sévère. Le PAI doit toujours être adapté à l’enfant, car certaines allergies ne nécessitent pas un programme aussi strict et le recours aux paniers repas n’est alors pas indispensable. Dans le cas d’allergie comme l’allergie au kiwi, l’enfant peut manger comme tous les autres enfants et avec tous les autres, l’éviction de l’aliment en cause étant plus simple. Pour la moutarde, qui est un allergène caché, l’éviction est plus difficile. Quant à la noisette, autre allergie fréquente, il suffit souvent de supprimer simplement les desserts et d’apporter un panier-repas uniquement pour le dessert.
L’idéal
« L’idéal est d’adapter la cantine en fonction du type d’allergie de l’enfant. Il faut bien garder à l’esprit qu’il est difficile pour un enfant qui grandit de se sentir différent des autres, alors qu’il devrait vivre le plus normalement possible avec son allergie alimentaire. Il devrait y avoir autant de PAI que d’enfants allergiques. » Enfin, conclut le Dr de Boissieu « la place de la trousse d’urgence est primordiale. Celle-ci ne doit pas être enfermée dans un placard dont on ne retrouve plus la clé. Elle doit être disponible, par n’importe qui, et ce 24 heures sur 24 ».
Propos recueillis auprès du Dr Delphine de Boissieu (clinique Marcel Sembat, Boulogne-Billancourt)
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