LE QUOTIENT INTELLECTUEL (QI), calculé à partir de tests d’intelligence verbale et non verbale, donne une mesure standardisée des aptitudes intellectuelles d’un individu. La norme se situe à 100 avec un écart type de plus ou moins 15. Si le QI se situe au-dessus de 130, l’individu est dit surdoué ou à haut potentiel. Le QI est généralement considéré comme stable au cours de la vie (en l’absence de lésions neurodégénératives ou de lésions cérébrales). Ainsi, le test du QI chez l’enfant est utilisé pour prédire les performances scolaires et professionnelles à venir.
Une étude de Ramsden et coll. vient bouleverser cette notion de stabilité du QI. L’équipe, dirigée par le Pr Cathy Price (Université College of London), a testé 33 adolescents en bonne santé, une première fois en 2004, âgés en moyenne de 14 ans, puis en 2007-2008, âgés en moyenne de 20 ans. Tous les sujets de l’étude ont subi lors de chaque examen un scanner cérébral structurel et fonctionnel par IRM. Leur QI a d’abord été mesuré par l’échelle de Wechsler (WICS-III) lors du premier test, puis par l’échelle d’intelligence des adultes (WAIS-III) au deuxième test. Le QI des participants variait entre 77 et 136 au premier test, de 87 à 143 au second. Ainsi, les chercheurs ont découvert que les QI verbal et non verbal pouvaient varier chez les participants entre 2004 et 2008. Si certains sujets amélioraient leur performance par rapport aux sujets de leur âge, avec une augmentation pouvant aller jusqu’à 20 points, d’autres voyaient leur performance chuter avec une baisse pouvant atteindre 20 points. Ces changements ne sont pas liés à une variation de la performance liée à l’humeur ou à la concentration ce jour-là, mais corrélés à des changements de structure de certaines régions cérébrales.
Ainsi, les changements du QI verbal, mesurant la faculté d’employer des mots, l’arithmétique, les abstractions, sont associés à des modifications de substance grise dans une région du cortex moteur gauche qui est activée par l’articulation du langage. Les changements du QI de performance (aptitude à maîtriser les choses matérielles, comme la capacité à identifier des éléments manquants) sont corrélés à la densité de substance grise dans une région du cervelet antérieur activée par le mouvement des doigts.
Pour les investigateurs, cette étude souligne que « la capacité intellectuelle d’un individu puisse s’élever ou baisser pendant l’adolescence ». « Une conclusion encourageante pour ceux dont le potentiel intellectuel peut s’améliorer, un avertissement indiquant que les enfants précoces ne maintiennent pas forcément leur potentiel. »
Reste à savoir, quelle est l’origine de ces modifications du QI. Un développement précoce ou tardif de l’intelligence de l’enfant, l’influence de l’éducation. Autre interrogation, le QI pourrait-il changer durant la vie adulte, sachant que le cerveau chez l’adulte est doté d’une certaine plasticité ?
Ramsden et coll. Nature 20 Octobre.
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