LES PLEURS PAROXYSTIQUES aigus sont particuliers par leur intensité, leur début brutal. Ils révèlent un douleur aiguë et demeurent rarement isolés. L’enquête étiologique requiert un interrogatoire rigoureux et un examen clinique soigneux. De nombreuses pathologies se discutent : une fissure anale, une pyélonéphrite, une otite, une hernie étranglée (essentiellement inguinale), des céphalées par traumatisme crânien ou hypertension intracrânienne, un accès de tachycardie supraventriculaire, une invagination intestinale aiguë… Néanmoins, ces causes organiques, qui ne doivent pas être méconnues, restent très marginales.
La règle de 3 fois 3.
Les pleurs excessifs prolongés du nourrisson concernent 25 % des nourrissons du premier trimestre. Leur définition est arbitraire. On peut retenir la règle des 3 fois 3 (plus de 3 heures par jour, plus 3 jours par semaine, depuis au moins 3 semaines), mais également, et surtout, tenir compte de la tolérance des familles devant ces pleurs, qui est extrêmement variable. La première étape diagnostique sera donc de différencier les pleurs physiologiques des pleurs excessifs pathologiques, ce qui nécessite disponibilité et qualité d’écoute. Face à ses pleurs excessifs on recherchera une dysphagie douloureuse, une allergie aux protéines de vache (trop souvent évoquée), voire certaines maladies rares. Reste un pourcentage important de pleurs excessifs sans cause identifiée, abusivement étiquetées « coliques ». Dans ce contexte, les interactions parent-enfant peuvent être déterminantes et des corrélations ont pu être établies entre anxiété maternelle et pleurs excessifs ; un cercle vicieux peut s’instaurer, la mère se sentir dépassée, voire persécutée dans des cas extrêmes. Des tensions familiales, des violences conjugales, le surinvestissement d’un enfant « précieux » peuvent également conduire à des pleurs excessifs.
Bercer, porter, chanter, masser.
Les pleurs excessifs régressent en règle spontanément avec la fin du premier trimestre. Rarement, un risque de dérapage relationnel peut se rencontrer avec passage à l’acte impulsif des parents, en particulier risque du syndrome des bébés secoués, forme de maltraitance dont la gravité a été récemment mise en exergue. Ces familles doivent être repérées et tous les parents soutenus et conseillés. Enfin, les techniques comportementales ancestrales doivent être réinvesties et adaptées : bercement, portage en déambulation, berceuses, massages abdominaux… Avant toute chose, le bébé et ses parents doivent être rassurés.
Entretiens de Bichat. D’après les communications de P. Foucaud, A. Cailho et C. Landre-Peigne (hôpital André-Mignot, Le Chesnay).
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