Les coliques du nourrisson précèdent les migraines infantiles

LE LIEN entre colique infantile et migraine pourrait s’appuyer sur un mécanisme commun. Seules les douleurs migraineuses pulsatiles sont plus fréquentes chez les enfants ayant des antécédents de colique. « Les nourrissons ayant des coliques souffrent peut-être d’une hypersensibilité des terminaisons nerveuses périvasculaires et il peut y avoir des facteurs communs de modulation de l’activité sensorielle », avancent les investigateurs.

Ces derniers ont recherché l’éventualité de l’association migraine-coliques chez 208 enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans, qui se sont présentés aux urgences dans différents hôpitaux pour des douleurs migraineuses. Le groupe témoin était constitué de 471 enfants consultant pour autre chose (des traumatismes mineurs). Un questionnaire a permis d’identifier les cas des jeunes migraineux ayant présenté des coliques du nourrisson. Et une étude chez 120 enfants souffrant de céphalées de tension a servi à tester la spécificité de l’association.

Au total, les antécédents de coliques infantiles sont nettement plus fréquents chez les jeunes migraineux (72,6 %) que chez ceux n’ayant pas de migraine (26,5 %).

L’analyse par sous-groupe des types de migraines confirme l’association entre coliques et migraine sans aura (73,9 % versus 26,5 %) comme avec migraines avec aura (69,7 % vs 26,5 %). Alors que l’association n’est pas trouvée chez les enfants ayant des céphalées de tension.

« La colique du nourrisson est une cause fréquente de pleurs inconsolables pendant les premiers mois de la vie ». La pathogénie de ce phénomène hyperalgique reste obscure. Maintenant on sait qu’il y a des points communs avec un autre type de douleurs très pénibles, qui sont les migraines.

Jama, 17 avril 2013.