Facteur de croissance et calcium
L’enfant de moins de 2 ans est dépendant d’un apport lacté quotidien, idéalement par allaitement maternel prolongé. Pour les nourrissons qui ne sont pas ou plus allaités, un produit de substitution doit être proposé, se rapprochant le plus possible du lait maternel. Il s’agira, dans la plupart des cas de préparations pour nourrissons ou des préparations de suite à base de lait de vache, mais il existe également des préparations infantiles contenant des protéines de riz, de soja, ou dérivées du lait de chèvre. Le lait de vache stimule la croissance, en particulier chez le nourrisson et l’adolescent, et il a été mis en évidence une corrélation entre la taille adulte et la consommation de lait de vache dans l’enfance. Cet effet serait attribuable, notamment, au facteur de croissance IGF-1 contenu dans le lait. En outre, les produits laitiers constituent la principale source de calcium alimentaire, dont les besoins sont élevés chez l’enfant : entre 0 et 3 ans, un nourrisson doit recevoir 500 mg de calcium par jour, ce qui correspond à 540 mL de lait 2e âge ou… 20 petits-suisses ou 600 g de fromage blanc. Ainsi, sans lait, les besoins en calcium ne peuvent être couverts à cet âge.
Allergie aux protéines du lait de vache
L’exclusion de lait de vache du régime alimentaire d’un enfant n’est légitime qu’en cas d’allergie aux protéines du lait de vache (APLV). On lui substitue des ADFMS , dans lesquelles les protéines du lait de vache sont remplacées par des acides aminés. Les enfants ainsi alimentés ont des apports inférieurs en énergie, calcium et vitamine D. Leur croissance est moindre, comparée à celle d’enfants alimentés par des préparations à base de lait de vache[1].
Le lait de chèvre ne constitue pas une alternative au lait de vache dans l’APLV : avec 80 % de similarité, un enfant allergique au lait de vache l’est presque assurément aussi au lait de chèvre.
Intolérance au lactose : pas chez le nourrisson
L’intolérance au lactose, dont la fréquence ne dépasse pas 20 % chez l’adulte dans la plupart des pays occidentaux, n’existe pas chez l’enfant de moins de 3 à 4 ans. Le déficit congénital en lactase est exceptionnel, moins de 20 cas ayant été décrits dans la littérature. L’intolérance au lactose ne doit donc pas être évoquée chez le nourrisson, ni motiver l’éviction du lait.
Chez l’enfant plus âgé, l’intolérance au lactose est en revanche fréquemment responsable de douleurs abdominales. Un régime d’épreuve sans lactose et/ou le dosage de l’hydrogène dans l’air expiré confirment le diagnostic. La réduction des apports en lactose peut être obtenue soit avec des produits laitiers à faible teneur en lactose (lait délactosé, mais aussi fromages qui ont naturellement une faible teneur en lactose), soit avec des laits végétaux. Ces derniers doivent être enrichis en calcium de façon à couvrir les besoins physiologiques.
Dr Elisabeth Millara
D’après la communication de Hugues Piloquet, gastro-entérologue pédiatre, CHU Nantes, 20es Rencontres de Pédiatrie Pratique.
[1] Robbins KA et al. J Allergy Clin Immunol 2014 ; 134 : 1466-8.
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