LA PRÉVALENCE de l’IMC (infirmité motrice cérébrale), affection rare mais grave, est d’environ 2 cas pour 1 000 naissances vivantes. Depuis une dizaine d’années, de nombreuses publications évoquent une augmentation de la survenue de ce handicap chez les enfants nés après FIV (fécondation in vitro) et ICSI (injection intracytoplasmique de spermatozoïde). Ceci est attribué à la fréquence plus élevée de la prématurité, des naissances multiples ou du syndrome de disparition d’un ou plusieurs embryons au cours du premier trimestre.
Mais certains auteurs ont suggéré qu’un mécanisme lié à l’infertilité pourrait être l’une des raisons de ce surcroît d’IMC dans les naissances après AMP (aide médicale à la procréation). Si les travaux sont nombreux pour incriminer les complications associées aux procédés d’assistance médicale à la procréation, une étude a rapporté que l’association entre FIV et IMC disparaît après ajustement selon la durée (en années d’attente) pour obtenir une grossesse, suggérant qu’une fécondité diminuée pourrait être impliquée dans la survenue du handicap.
Après une FIV/ICSI.
Jin Liang Zhu et coll. (Danemark) ont souhaité faire la part des choses, en comparant les résultats des grossesses après une hypofertilité non traitée et après une FIV/ICSI (les ICSI étant une part des FIV). Ils ont mené une étude dont le dessein était de savoir si une hypofertilité (mesurée par le temps mis par un couple pour obtenir une grossesse) ou un traitement de l’infertilité, peuvent être associés à un accroissement du risque d’IMC chez l’enfant.
« En utilisant les données de la " Danish National Birth Cohort " (1997-2003), nous avons comparé les enfants nés après 0-2 mois d’attente (n = 35 848), avec ceux nés après 3-5 mois (n = 15 361), 6-12 mois (11 528) et plus de 12 mois (7 387), ainsi que ceux nés après FIV/ICSI (3 617), et ceux nés après induction de l’ovulation avec ou sans insémination intra-utérine (n = 3 000), ainsi que des naissances non programmées (n = 13 462). »
Des informations sur le temps mis à obtenir une grossesse et le traitement de l’infertilité ont été collectées pendant le premier et le second trimestre de gestation. Les participantes rapportant une durée de plus de 6 mois pour obtenir une grossesse ont été interrogées plus avant pour rechercher si elles-mêmes ou leur partenaire masculin avait déjà eu un traitement de la stérilité - ICSI, FIV, insémination intra-utérine, induction de l’ovulation, voire chirurgie.
Suivi de 8,7 ans.
Parmi le total des 90 203 enfants, il y a eu 165 diagnostics d’IMC (0,18 %) : 145 (0,17 %) chez 86 223 naissances uniques, 18 (0,47 %) parmi 3 834 naissances de jumeaux et 2 (2,11 %) pour 95 naissances de triplés. La durée médiane de suivi est 8,7 ans.
« Nous n’avons pas trouvé d’association significative entre la durée du souhait de procréation à l’obtention d’une grossesse et le risque d’IMC, pour ce qui concerne les enfants conçus de manière spontanée. »
En revanche, pour ce qui est des enfants nés après FIV/ICSI, il y a un risque plus que doublé d’IMC comparativement à ceux nés après une attente de la grossesse de 0 à 2 mois (groupe de référence), même après des ajustements pour la prématurité et les naissances multiples (risque relatif 2,30 ; IC 1,12-4,73).
Il n’y a pas de différences dans le type d’IMC ni sa sévérité (en considérant la fonction motrice et le retard mental), entre les cas d’IMC nés après traitement de la fertilité et ceux nés sans traitement.
Human Reproduction, 3 novembre 2010.
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