LES FACTEURS PRÉDICTIFS de gravité sont bien connus et doivent être recherchés. Il s’agit de l’âge inférieur à six semaines, de la prématurité, des pathologies ou malformations cardiaques ou pulmonaires préexistantes, du reflux gastro-œsophagien et des déficits immunitaires.
Les indicateurs cliniques de gravité sont en premier lieu respiratoires (tachypnée supérieure à 60 chez un nourrisson, irrégularités du rythme respiratoire voire apnées, signes de lutte, cyanose). Il s’agit aussi de l’apparition d’un épuisement ou de troubles de la conscience, de troubles vasomoteurs et hémodynamiques (temps de recoloration allongé) et d’une réduction de la prise alimentaire. Les troubles digestifs sont parfois responsables d’une perte de poids et/ou une déshydratation. Une fièvre supérieure à 39° serait corrélée à un tableau clinique plus sévère. Les signes radiologiques peuvent témoigner de la gravité, en particulier une atteinte alvéolaire avec un trouble de ventilation.
L’appréciation de la sévérité est avant tout clinique. La mesure de la gazométrie sanguine peut confirmer l’épuisement de l’enfant en montrant une élévation de la capnie. Sur le plan microbiologique, les adénovirus et le virus de la rougeole sont plus fréquemment à l’origine de formes graves de la maladie, de même que le VRS de groupe A.
Conférence de consensus.
En l’absence de thérapeutique curative spécifique, les principes du traitement ont été précisés dans une conférence de consensus. La position de l’enfant optimale serait en proclive dorsal à 30°, la tête en légère extension. La désobstruction rhinopharyngée est essentielle. En cas de bronchiolite aiguë sévère, l’alimentation peut majorer la détresse respiratoire et elle expose à un risque d’inhalation. Son arrêt est indispensable, elle est remplacée par un gavage ou une perfusion. La kinésithérapie respiratoire, l’oxygénothérapie par voie nasale ou en aérosols, l’antibiothérapie, en cas de surinfection cliniquement ou radiologiquement documentée, les bronchodilatateurs, la corticothérapie par voie générale, les antiviraux et la ventilation artificielle complètent le traitement sont discutés selon les cas.
La prévention des bronchiolites aiguës, prioritaire, fait appel à des mesures d’hygiène simples, éviter le contact avec des personnes enrhumées, les transports en commun, les lieux publics et le tabagisme passif notamment.
Le traitement préventif actuel est fondé sur le palivizumab, un anticorps monoclonal anti-VRS. Il est indiqué chez les nourrissons particulièrement fragiles comme certains prématurés, les enfants ayant une maladie respiratoire chronique et ceux qui sont atteints d’une malformation cardiaque avec retentissement hémodynamique. La mise au point d’un vaccin efficace est enfin une des priorités à l’échelle mondiale du Global Programme for Vaccines.
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