Selon certains auteurs, le régime LOV aurait des effets bénéfiques sur la santé : poids corporel et LDL-cholestérolémie inférieurs, moindre incidence de maladies cardio-vasculaires, de cancers du côlon et de la prostate[i], [ii]. Toutefois, un examen plus poussé des études ayant conduit à ces conclusions montre que la réduction de poids observée chez les LOV correspond principalement à de moindres apports caloriques[iii], [iv]. En outre, une méta-analyse récente ayant rassemblé huit études observationnelles regroupant plus de 180 000 sujets a mis en évidence un bénéfice modeste du régime végétarien en termes de morbidité cardio-vasculaire, sans réduction de la mortalité totale[v].
Carences
Un régime constitué exclusivement de végétaux est critique en termes d’apports protéiques, insuffisants quantitativement et qualitativement en l’absence d’aliments d’origine animale. Les apports en fer, en zinc et en calcium sont largement inférieurs à ceux d’un régime omnivore, d’autant plus que les végétaux contiennent des phytates, substances entravant l’absorption de certains oligoéléments. Le végétalisme s’accompagne également de carences en vitamine B12 et en AGPI oméga-3 à longue chaîne.
Le niveau de risque clinique dépend du degré d’exclusion et concerne surtout les régimes végétaliens/macrobiotiques. Il est majoré par l’absence d’équilibre entre les différentes sources de protéines végétales, l’absence de supplémentation médicamenteuse, l’âge inférieur à 5 ans, l’échappement à tout contrôle médical, les facteurs associés, notamment le refus des vaccinations fréquemment rencontré chez les personnes pratiquant des régimes alimentaires de type végétarien.
Chez l’enfant et chez l’adolescent, un régime végétalien peut ralentir la croissance, engendrer une insuffisance pondérale, retarder la puberté, provoquer une anémie par carence en fer et en vitamine B12, entraîner un défaut de minéralisation osseuse, voire un rachitisme.
A minima, œufs et produits laitiers
Pour limiter ces risques, il est essentiel, face à une famille adepte des régimes végétariens, de tenter de maintenir des apports a minima sous forme d’œufs et de produits laitiers, le plus longtemps possible, idéalement jusqu’à la fin de l’adolescence, et de soumettre l’enfant à un suivi médical régulier avec supplémentations médicamenteuses en calcium, fer, vitamine B12, taurine et EPA/DHA, acides aminés essentiels.
Dr Elisabeth Millara
D’après la communication de Jean-Pierre Chouraqui, gastro-entérologue pédiatre, aux 20es Rencontres de Pédiatrie Pratique, 29 janvier 2016.
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