Les dernières recommandations françaises dataient de 2002 et leur mise à jour était nécessaire, en particulier après les recommandations européennes de l’ESPGHAN de en 2014.
Définie par une modification de la consistance des selles (qui deviennent molles ou liquides) et/ou une augmentation du nombre de selles (⩾ 3/j), la diarrhée aiguë de l’enfant dure moins de 7 jours et est le plus souvent virale, le plus souvent liée à une infection à rotavirus. Lorsqu'elle est d'origine bactérienne, Campylobacter et Salmonella sont le plus souvent en cause. « La plupart du temps, aucun examen complémentaire n’est utile », rappellent les experts. L’analyse bactériologique et/ou parasitaire est réservée aux : syndrome dysentérique, état septique, retour des pays d’outre-mer, immunodépression, terrain débilité ou shigellose avérée dans l’entourage.
La complication de la diarrhée aiguë est la survenue d’une déshydratation notamment chez les moins de 6 mois, et les enfants ayant des pathologies chroniques. Pour évaluer l’état de déshydratation, le GFHGNP recommande le score de Guarino et al. (1) qui n’intègre pas la perte de poids qui n’est pas toujours évaluable en pratique (apparence générale, yeux, muqueuses, larmes).
« La prise en charge de la diarrhée aiguë repose sur l’utilisation de solutions de réhydratation orale (SRO) ad libitum afin de prévenir ce risque de déshydratation », souligne le GFHGNP.
Réduire l'intensité et la durée
En adjonction au SRO « indispensable », le GFHGPN, certaines souches de probiotiques peuvent être proposées : Saccharomyces boulardii pour une durée de 5 à 7 jours ; Lactobacillus GG mais la concentration des études cliniques n’est pas disponible en France). Deux autres médicaments qui ont également une AMM dans le traitement de la diarrhée chez les enfants : le racécadotril et les smectites. Ces traitements permettent de diminuer l’intensité et la durée de la diarrhée.
Trois traitements sont à proscrire : Lopéramide, AINS et antiseptiques sont à proscrire. Aucun anti-émétique n'a de place en ambulatoire (l’ondensédron se discute au cas par cas dans les formes sévères hospitalisées).
Certains critères justifient une hospitalisation sont : choc, déshydratation sévère avec perte ⩾10 % du poids du corps, troubles neurologiques associés (léthargie, convulsions…), vomissements incoercibles ou bilieux, échec de réhydratation orale, conditions d’une prise en charge sécuritaire à domicile non garanties.
L’allaitement maternel est poursuivi, associé à la réhydratation avec un SRO. En cas d’allaitement artificiel, la réalimentation doit être précoce (dans les 4 premières heures) avec le lait habituel en cas de diarrhée banale et un régime normal évitant les aliments laxatifs. Un lait sans lactose ne sera utilisé que si la diarrhée est prolongée (> 7 jours) ou sévère. L’utilisation d’hydrolysat poussé pour les nourrissons de moins de 3 mois n’est plus systématique mais à discuter au cas par cas.
(1) Guarino A. et al., J Pediatr Gastroenterol. Nutr. 2014 ; 59 (1) :132-152
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