Contre les Centruroïdes au Mexique et aux États-Unis
PARMI les scorpions les plus dangereux pour l'homme figurent ceux du genre Centruroïdes. Ils sévissent au Sud des États-Unis, au Mexique, en Amérique Centrale et aux Caraïbes. Ils sont dotés d’un venin neurotoxique et piquent plus de 250 000 personnes par an. L'envenimation est souvent bénigne (douleur locale cédant en quelques heures ou jours), mais peut être sévère, voire fatale, en particulier chez les jeunes enfants (moins de 6 ans).
Le syndrome neurotoxique comprend alors une hyperactivité neuromotrice violente, des anomalies oculomotrices et visuelles, des troubles ventilatoires. En l'absence d'antivenin, il nécessite souvent une hospitalisation en soins intensifs, avec une sédation par doses élevées de benzodiazépines. Il est dû a des toxines qui affectent les canaux ioniques et stimulent les potentiels d'action de l'ensemble du système nerveux périphérique.
Il n'existe aucun antivenin, depuis l'arrêt de production en 1999 de celui dérivé des chèvres. Un nouvel antivenin, Anascorp, produit par la société mexicaine Biocolon, est disponible au Mexique et en évaluation aux États-Unis. Spécifique des scorpions Centruroïdes, il est produit chez des chevaux.
Une étude randomisée (dans deux hôpitaux de l'Arizona) vient d’évaluer Anascorp chez 15 enfants. Pour la plupart âgés de moins de 6 ans, ils présentaient un syndrome neurotoxique à l'admission en USI pédiatrique à la suite d’une piqûre de scorpion dans les 5 heures précédentes.
Dans cette étude randomisée, en double insu, 8 enfants ont bénéficié de l’antivenin, les 7 autres d’un placebo. Chez tous ceux traités par l'antivenin, le syndrome neurotoxique a disparu dans les 4 heures (critère principal d'évaluation), et généralement dans les 2 heures, ce qui n’est constaté que chez 1 des 7 enfants sous placebo.
Le venin n'est plus détecté en une heure.
Ceci suggère que l'administration de l'antivenin aux urgences pourrait éviter l’hospitalisation en soins intensifs dans la plupart des cas. En outre, le venin n'est plus détecté dans le sang une heure après traitement. « Ceci est particulièrement important dans les petites villes d'Arizona sans unités de soins intensifs pédiatriques. En évitant le transport en hélicoptère et le séjour en USI, nous pouvons sauver des vies tout en réduisant les coûts thérapeutiques » déclare le Dr Leslie Boyer (Arizona) qui a dirigé ce travail,
Enfin, les enfants traités par antivenin requièrent une dose beaucoup plus faible de sédatifs (midazolam, en moyenne 0,07 mg/kg contre 4,61 mg/kg) et une hospitalisation moins longue.
Aucun effet néfaste de l'antivenin n’a été observé, mais ceci devra être confirmé par de plus vastes études.
New England Journal of Medicine, 14 mai 2009, Boyer et coll., p 2090.
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