LE TRAVAIL conduit par des médecins californiens pourrait conduire à la préservation de la vue des nouveau-nés prématurés soumis à une ventilation enrichie en oxygène. Ils ont identifié une enzyme impliquée dans la survenue de la rétinopathie consécutive à cette oxygénothérapie. La condition initiale sera que les conclusions faites chez la souris soient applicables à l’humain.
Comme l’expliquent Monica Guma et coll. (San Diego), les concentrations élevées en oxygène ne sont pas responsables de la rétinopathie, c’est plutôt le sevrage. En effet, la rétine immature est d’emblée exposée à un environnement saturé en oxygène et s’y accoutume. Lorsque l’enfant ne justifie plus l’oxygénothérapie, sa rétine réagit à la normoxie comme à une hypoxie. Ce stress engendre une élévation du facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF), qui agit, comme au cours de la DMLA ou de la rétinopathie diabétique, en provoquant une néovascularisation rétinienne.
Une protéine kinase, JNK1.
À partir d’un modèle murin de rétinopathie du prématuré, les chercheurs américains ont pu identifier une protéine kinase, JNK1, impliquée dans la surproduction de VEGF en réponse à l’hypoxie. Ils ont injecté dans la rétine de ces rongeurs un inhibiteur peptidique très spécifique et à grande perméabilité cellulaire, D-JNKi. Les taux du facteur de croissance ont été réduits de moitié. Les cellules pouvaient toujours synthétiser du VEGF, mais insuffisamment pour déclencher une néoangiogénèse. L’équipe a ainsi constaté une réduction du nombre de nouveaux vaisseaux, responsables de la perte de la vision. En outre la rétine des animaux n’a pas été lésée et son développement n’a pas été modifié.
Le passage à l’humain, en fait au prématuré, semble plus problématique. L’utilisation d’inhibiteurs du VEGF, actuellement disponibles, ne serait pas anodine dans la mesure où ce facteur de croissance s’avère indispensable au développement neuronal. Dès lors la mise au point de tels traitements devra mettre en balance, les risques liés à la carence enzymatique. Pourtant ces thérapeutiques devraient gagner en importance avec l’augmentation de survie des prématurés. D’autant que le seul traitement proposé à l’heure actuelle est l’ablation laser avec des résultats partiels.
Proceedings of the National Academy of Sciences, 4 mai 2009.
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