L’importance d’un dépistage précoce

Un point sur les troubles de convergence chez l’enfant

Publié le 15/10/2009
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Crédit photo : PHANIE

Des cas difficiles

Face à un strabisme évident, le diagnostic est simple. En revanche, dans un bon nombre de cas, le diagnostic est plus difficile : strabisme intermittent (lorsque l’enfant est fatigué ou regarde de près) d’où l’importance de l’interrogatoire des parents, microstrabisme non visible à l’inspection. Le strabisme peut aussi être compensé par l’enfant qui tourne la tête.

Reflets cornéens

Un examen ophtalmologique systématique doit être pratiqué entre 9 et 12 mois s’il existe un doute sur l’existence d’un strabisme, des signes fonctionnels (clignement, froncement) ou des antécédents familiaux (amblyopie, strabisme, hypermétropie, différence entre les deux yeux). Cet examen ophtalmologique repose sur l’examen des reflets cornéens (reflets normalement centrés sur les pupilles), l’examen de l’œil caché qui fait un mouvement de fixation pour arriver à regarder droit devant lui en cas de strabisme (quand on cache l’œil initialement fixateur), l’étude de la réfraction (recherche de myopie, astigmatisme, forte hypermétropie) et l’analyse des milieux oculaires et du fond d’œil.

Amblyopie

Ces troubles de la convergence peuvent être le révélateur d’une pathologie grave de l’œil et être à l’origine d’une amblyopie car l’enfant ne se sert pas de son œil. D’où l’importance d’un dépistage le plus précoce possible avec prise en charge adaptée. Les strabismes alternants (qui atteignent un œil puis l’autre), sont « plus rassurants » car ils ne cachent pas de pathologie ophtalmologique grave et ne peuvent, du fait de l’alternance, être à l’origine d’amblyopie. Mais cette alternance doit être maintenue pendant les premières années de l’enfant.

Lunettes

Certains strabismes sont complètement guéris par le port de lunettes qui corrigent l’hypermétropie. Sur les verres sont souvent collés de petits caches qui font travailler un œil puis l’autre. Généralement, ces lunettes sont nécessaires au moins jusqu’à l’adolescence. Lorsque la chirurgie est nécessaire, elle est souvent réalisée vers 2 ans et demi - 3 ans. Avant cet âge, une à deux injections de toxine botulique peuvent être pratiquées. Néanmoins, la chirurgie est toujours possible à tout âge et il est faux de croire qu’on ne peut plus opérer plus tardivement. Des bilans orthoptiques de surveillance sont réalisés, mais il n’existe pas de réelle rééducation, sauf en cas de strabisme intermittent.

Epicanthus

Enfin, il faut reconnaître les « faux strabismes » liés à un nez large avec épicanthus, qui donne une impression d’œil convergent, nécessitant néanmoins un diagnostic ophtalmologique.

Dr BRIGITTE VALLOIS Propos recueillis auprès du Dr M.-A. Espinasse-Berrod (Paris).

Source : lequotidiendumedecin.fr