En 2010, la première biothérapie dédiée à l’asthme allergique persistant sévère arrivait en pédiatrie. C’était l’omalizumab (Xolair), réservé aux asthmes dépendants aux IgE, dont l’AMM venait d’être étendue aux enfants de plus de 6 ans. Depuis, une nouvelle série de biothérapies ciblant diverses cytokines (IL-5, IL-13, IL-4) a fait l’objet de développements dans l’asthme sévère réfractaire.
La toute première à avoir été agréée est un anti-IL-5, le mépolizumab (Nucala), depuis quelques mois commercialisé en France. Il s’agit du premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique d’anticorps monoclonaux humanisés ciblant l’interleukine 5 — depuis, deux autres ont été agréés eux aussi chez l’adulte, le benralizumab (Fasenra) et le reslizumab (Cinqaero). Et cet été l’Agence européenne du médicament a émis un avis positif à l’extension de l’AMM du mépolizumab aux enfants de plus de 6 ans. Ce premier anti-IL-5 pourrait donc venir bientôt compléter l’arsenal thérapeutique des pneumo-pédiatres.
Les mêmes indications que chez l’adulte
Pour mémoire, l’IL-5 est la principale cytokine impliquée dans la croissance, la différenciation, le recrutement, l’activation et la durée de vie des éosinophiles. Le mépolizumab inhibe son activité biologique en bloquant sa fixation à la surface cellulaire des éosinophiles. De ce fait, il inhibe la voie de signalisation de l’IL-5, et réduit ainsi la production et la durée de vie des éosinophiles.
Ce nouveau traitement additionnel de l’asthme sévère réfractaire, disponible depuis quelques mois, est réservé aux patients souffrant d’un asthme associé à une hyperéosinophilie. Ils doivent en outre avoir présenté dans l’année au moins deux épisodes d’exacerbations ayant nécessité un traitement par corticoïde oral malgré un traitement de fond associant des corticoïdes inhalés à dose élevée et un bronchodilatateur d’action longue (stade 4 ou 5 du Gina), ou avoir nécessité une corticothérapie orale d’au moins six mois. Les indications pédiatriques seront les mêmes.
Il faut bien comprendre que les anti-IL-5 comme le mépolizumab ne couvrent pas exactement le même phénotype d’asthme qu’un anti-IgE (omalizumab). Néanmoins, les populations cibles se recouvrent partiellement. Mais aucune étude n’a aujourd’hui comparé ces traitements.
Enfin, à l’heure actuelle, dans les études cliniques, le mépolizumab n’a pas été associé à une majoration du risque d’infections ni de réactions systémiques, allergiques ou non. On manque toutefois encore de recul quant à la tolérance à long terme et dans la « vraie vie ».
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