SI, IL Y A QUELQUES ANNÉES encore, les EFR se limitaient à une spirométrie avec courbe débit-volume et une gazométrie de repos, elles tentent de plus en plus aujourd’hui d’explorer les différents aspects de la fonction respiratoire du patient : de jour au repos, à l’effort et pendant son sommeil. Ces trois grands volets, parfois associés à l’étude de la fonction musculaire respiratoire, permettent d’affiner le diagnostic et de mieux orienter la prise en charge thérapeutique.
Ainsi, chez les patients souffrant de BPCO, si le diagnostic reste basé sur l’obstruction bronchique mesurée par le rapport VEMS/CV, les répercussions générales de la maladie doivent être explorées de façon plus poussée. Les décisions thérapeutiques se prendront en fonction de l’ensemble des résultats.
L’EFR de repos (phléthysmographie) renseigne, en dehors du degré d’obstruction, sur le degré de distension thoracique et sur la fonction inspiratoire. L’EFR d’effort comprend au minimum une épreuve de marche, au mieux un test d’effort, afin d’évaluer la tolérance à l’exercice. En effet, pour un même degré d’obstruction bronchique, les patients BPCO peuvent avoir une distension et une tolérance à l’effort très variable, non prévisible sans réalisation des examens adéquats. Ces résultats sont importants, afin de guider la réhabilitation.
De même, les pneumologues s’intéressent de plus au plus au sommeil des patients BPCO, qui peuvent présenter des troubles spécifiques, en dehors de tout syndrome d’apnée du sommeil. Il faut savoir explorer ces troubles par une oxymétrie et une gazométrie artérielle nocturne, une polygraphie ou une polysomnographie, pour pouvoir discuter d’une oxygénothérapie nocturne éventuelle ou encore d’une ventilation non invasive. Chez les patients déjà ventilés, une polygraphie nocturne sous ventilation est souvent réalisée.
Évaluer l’insuffisance musculaire respiratoire.
L’exploration de la fonction musculaire respiratoire est l’EFR la moins couramment pratiquée. Certains examens nécessitent, il est vrai, un appareillage très spécifique, présent uniquement dans les centres spécialisés. Il s’agit, par exemple, de l’exploration fine de la fonction diaphragmatique par électromyogramme couplé à la résonance magnétique, réservée à l’exploration de patients souffrant de polyneuropathie ou présentant une élévation d’une hémicoupole. Cependant, il existe également des examens simples, permettant d’explorer la fonction musculaire respiratoire globale, dans les pathologies respiratoires courantes comme la BPCO. Les patients BPCO peuvent présenter des problèmes musculaires majeurs, liés à la corticothérapie, à l’inactivité… Les tests musculaires simples comme la pression inspiratoire maximale (PI Max), la pression expiratoire maximale (PE Max) ou encore le sniff-test permettent d’en faire le diagnostic et de montrer la part d’insuffisance musculaire devant une dyspnée résistante au traitement de l’obstruction bronchique… Chez ses patients, l’intérêt d’une réhabilitation et d’une prise en charge nutritionnelle est grand.
Un des freins à la réalisation courante de ces examens peut être lié au fait qu’ils ne sont pas, ou mal côtés, et que l’équipement nécessaire à leur réalisation est encore trop onéreux. Des appareils seront prochainement commercialisés permettant de réaliser ces tests simples à des coûts plus raisonnables.
D’après un entretien avec le Dr Bruno Stach, pneumologue à Valenciennes.
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