Formation de pneumologie

La nouvelle donne pour les internes

Publié le 06/05/2019
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Crédit photo : Phanie

La réforme du 3e cycle des études médicales, mise en place à la rentrée 2017, a marqué un tournant dans la formation des internes en pneumologie. Outre la volonté d’homogénéiser la formation théorique au plan national – par le biais d’une plateforme nationale des disciplines (PND) informatique, hébergeant un support d’elearning – un des objectifs affiché de cette réforme était de recentrer la formation sur chaque spécialité afin de rendre opérationnels les internes dès la fin de leur cursus. Les maquettes de DES sont désormais constituées de trois phases successives, suivant des objectifs de connaissances et de compétences évolutifs : phase socle, d’approfondissement puis de consolidation. Les terrains de stage sont adaptés à ces différentes phases : initialement favorisant l’apprentissage de la pneumologie générale puis proposant une formation de plus en plus spécialisée. Les contrôles de connaissances et de compétences sont renforcés, à la fin de chaque phase ; la thèse de 3e cycle doit être soutenue à la fin de la phase d’approfondissement. La phase de consolidation conférera un nouveau statut de « Docteur Junior », intermédiaire entre le statut d’interne et celui d’assistant, qui doit encore être précisé.

Adieu DESC, place aux FST

Les diplômes d’études spécialisées complémentaires (DESC) disparaissent avec la promotion 2017 – notamment réanimation médicale, maladies infectieuses, cancérologie, immunologie et allergologie, addictologie… Partagées par différentes spécialités, les formations spécialisées transversales (FST) qui voient le jour ne se substituent plus aux DES et n’apportent qu’une compétence supplémentaire à celles acquises et reconnues par la validation du DES. Le pilotage des FST est de ce fait réglementairement assuré de façon interdépendante par le pilote de la FST et les coordonnateurs des DES impliqués. Elles ont une durée d’un an et doivent être validées lors de la phase d’approfondissement. L’accès, à partir de novembre 2019, dépendra du projet professionnel de l’interne et des besoins locaux en termes de santé publique.

Trois FST semblent adaptées à notre spécialité : la FST sommeil, qui confèrera la compétence de travailler dans un centre multidisciplinaire du sommeil, la FST Maladies allergiques qui permettra de travailler dans une unité transversale d’allergologie et la FST de cancérologie qui permettra la primoprescription des traitements anticancéreux.

Un renforcement des compétences complémentaires

Alors que de nombreux internes de pneumologie validaient un DESC, il est rapidement apparu aux instances de la pneumologie qu’une réorganisation du DES de pneumologie était nécessaire afin de ne pas perdre les compétences complémentaires qui font la richesse de notre spécialité. Ainsi, par exemple, la prise en charge des allergies respiratoires, des maladies respiratoires du sommeil, des cancers thoraciques (diagnostic, gestion des complications, soins palliatifs), des infections respiratoires, la pratique du sevrage tabagique doivent faire partie des compétences de tout pneumologue. Parallèlement, il est évidemment nécessaire que tout pneumologue dispose d'une culture médicale transversale du fait des interactions fortes avec de nombreuses autres disciplines, et qu’il maîtrise des techniques devenues complexes et diversifiées. Enfin, un parcours unités de soins intensifs respiratoires (USIR) au sein du DES est en cours d’élaboration pour permettre à de jeunes pneumologues de maintenir les USIR.

Ainsi, afin d’assurer une formation complète et de qualité aux jeunes pneumologues, il était nécessaire de renforcer la formation médicotechnique au sein même du DES. C’est la raison pour laquelle, après avoir élaboré un référentiel du métier de pneumologue, les instances pneumologiques, en association avec les internes de pneumologie ont demandé et obtenu un allongement de la maquette du DES de Pneumologie à 5 ans, dès 2017.

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Le statut de « docteur junior » est intermédiaire entre l’interne et l’assistant

Pr Anne Bergeron

Source : Bilan Spécialiste