L’ÉVOLUTION de la broncho-pneumopathie chronique obstructive est ponctuée d’épisodes d’exacerbations aiguës. Or les études épidémiologiques mettent en évidence la grande hétérogénéité des patients et notamment d’un groupe qui, indépendamment du VEMS sont des « exacerbateurs fréquents ».
ECLIPSE (Evaluation of COPD Longitudinally to Identify Predictive Surrogate Endpoints) est une vaste étude longitudinale observationnelle. Un de ses objectifs est de définir les sous-types BPCO et les paramètres prédictifs de l’évolution de la maladie.
Dans cette étude internationale multicentrique (46 centres dans 12 pays) ont été inclus 2 138 patients atteints de BPCO et 666 témoins (343 fumeurs et 223 non-fumeurs). Ils ont été suivis pendant 3 ans et
répartis en trois groupes selon la sévérité de la BPCO définie selon les critères GOLD : stade II (VEMS 60 à 80 %), stade III (VEMS 30 à 60 %), stade IV (VEMS < 30 %). L’exacerbation est diagnostiquée sur les données cliniques : aggravation symptomatique nécessitant le recours à un traitement antibiotique et/ou corticoïde ou à une hospitalisation.
Plus la BPCO est grave, plus les exacerbations sont fréquentes. Au cours de la première année, leur taux est de 0,85 % pour les patients de stade II, de 1,34 % pour ceux de stade III et de 2 % pour le stade IV. La variable la plus étroitement liée aux exacerbations de la première année de suivi est un antécédent d’exacerbation dans l’année précédente (odds ratio 4,30).
Une certaine stabilité évolutive.
Sur les trois années de l’étude, les auteurs montrent qu’il existe une certaine stabilité évolutive dans les différents groupes de patients : 71 % des patients ayant eu de fréquentes exacerbations pendant les deux premières années ont toujours de fréquentes exacerbations la 3e. À l’inverse 75 % de ceux n’ayant pas eu d’exacerbations les deux premières années, n’en auront pas la 3e.
Pour le Pr Philippe Devillers (Hôpital Foch, Suresnes) ces données suggèrent qu’il existe un phénotype « exacerbateur fréquent ». Sa principale caractéristique est l’existence d’antécédents d’épisodes aigus. Il regroupe à la fois des patients ayant une atteinte fonctionnelle respiratoire modérée et patients ayant une atteinte fonctionnelle respiratoire sévère, ceux au stade GOLD IV peuvent ne pas avoir d’exacerbation.
Ces phénotypes sont-ils prédictifs d’une réponse thérapeutique ? « Dans ces études non interventionnelles le profil des patients est défini sans tenir compte du traitement de fond. Le problème est maintenant de savoir si une modification du traitement de fond a un impact sur le phénotype des patients. Des études interventionnelles ultérieures devraient permettre de répondre à cette question et probablement de faire évoluer la classification de la BPCO en mettant en évidence des critères complémentaires au VEMS. Critère qui seul est insuffisant pour évaluer précisément la sévérité de la maladie ou son activité » conclut le Pr Devillers.
15e congrès de Pneumologie de Langue Française, Symposium organisé par le laboratoire GlaxoSmithKline.
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