ÉTAIT-IL JUSTIFIÉ de développer un nouveau bronchodilatateur ? Oui, car les caractéristiques structurales de l’indacatérol lui confèrent une durée d’action nettement plus longue que les bronchodilatateurs existants. En effet, grâce à sa lipophilie et à sa fixation sur des structures membranaires appelées « rafts lipidiques », il se fixe plus longtemps sur les récepteurs ß2. Il induit ainsi une bronchodilatation pendant vingt-quatre heures permettant l’administration d’une seule prise par jour. Cette molécule a aussi une activité intrinsèque élevée qui permet l’activation plus rapide des récepteurs ß2. Son profil de tolérance est satisfaisant avec plus d’effet bronchoprotecteur et moins d’effet cardiovasculaire que le salmétérol, le formotérol et le salbutamol.
Pour un traitement précoce.
Ainsi que le précise le Pr Daniel Dusser (Paris), la majorité des patients atteints de BPCO sont au stade I (BPCO légère : 39 % des patients) et au stade II (BPCO modérée : 49 % des patients) selon la classification GOLD. Or à ce stade, étant le plus souvent asymptomatique, la maladie n’est pas diagnostiquée et donc pas traitée. Pourtant, au stade II, la BPCO est déjà une maladie avancée avec obstruction bronchique et distension pulmonaire entraînant une dyspnée, une réduction de l’activité, des exacerbations, des comorbidités et une détérioration de la qualité de vie. Il serait d’autant plus nécessaire d’intervenir à ce stade précoce qu’il est alors possible d’induire une réversibilité impossible à obtenir à un stade plus tardif. De grandes études comme MISTRAL et UPLIFT (tiotropium), TORCH (fluticasone+salmétérol) ont montré une amélioration des performances respiratoires chez des patients traités précocement.
Une efficacité confirmée.
Le dossier clinique qui a permis l’enregistrement de l’indacatérol dans le traitement de la BPCO comporte des études de six et douze mois contre placebo, tiotropium ou formotérol. Les résultats d’une nouvelle étude de trois mois contre salmétérol ont été présentés à l’ERS. INSIST est une étude de phase III internationale randomisée en double insu qui a inclu plus de 1 100 patients présentant une BPCO modérée à sévère (VEMS moyen post-bronchodilatateur 51,8 ± 12, 3 % correspondant au stade II de la classification GOLD).
Après douze semaines de traitement, l’indacatérol (150 µg une fois par jour) a induit une bronchodilatation pendant vingt-quatre heures supérieure à celle provoquée par le salmétérol (50 µg deux fois par jour). Une différence de 60 ml ± 11 ml en faveur de l’indacatérol (p < 0,001) était observée aussi bien pour l’aire sous la courbe du VEMS entre 5 minutes et 11 h 45 minutes post-dose que pour le VEMS à 24 heures.
Par ailleurs, le score de dyspnée (TDI : transition dyspnoea index) était plus favorable avec l’indacatérol (différence 0,63 ± 0,17 ; p < 0,001) qu’avec son comparateur et plus de patients ont eu une réduction clinique significative (augmentation du score TDI ≥ 1 point) de dyspnée : 69,4 % avec l’indacatérol versus 62,7 % avec le salmétérol (p < 0,05). Enfin, les patients sous indacatérol ont recouru moins souvent (p < 0,05) aux traitements bronchodilatateurs d’action courte (BDCA) et ont passé un plus grand nombre de jours sans BDCA (différence de 4,4 ±1,9 jour : p < 0,05). Les deux traitements ont été bien tolérés.
Ces résultats confirment l’efficacité de l’indacatérol en une seule prise par jour sur l’amélioration de la fonction respiratoire et la diminution de la dyspnée de patients atteints de BPCO à un stade relativement précoce. Ils justifient son appellation de premier bêta-agoniste « d’ultra-longue durée d’action ».
Symposium organisé par les Laboratoires Novartis.
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