LES DIFFÉRENTS mécanismes physiologiques et physiopathologiques en cause dans la BPCO sont aujourd’hui de mieux en mieux connus. Les cibles thérapeutiques sont identifiées, les objectifs thérapeutiques définis, les traitements disponibles ont des effets indiscutables et adaptés aux preuves scientifiques. « Mais au quotidien les résultats montrent qu’il persiste une marge d’amélioration, il y a donc encore de la place pour de nouveaux traitements », souligne le Pr Nicolas Roche (hôpital de l’Hôtel-Dieu, Paris).
L’indacatérol est un nouveau bêta 2 adrénergique de longue durée d’action auquel sa structure, distincte de celle du formotérol et du salmétérol, confère une action à la fois rapide, dans les 5 minutes qui suivent l’inhalation, et durable, pendant 24 heures, avec une seule prise par jour *. Cette action, plus longue que celle du salmétérol dont la lipophilie, élément déterminant de la durée d’action, est comparable, tient à une affinité accrue pour les « rafts lipidiques » **.
Dyspnée devenue permanente.
L’indacatérol est indiqué en traitement bronchodilatateur continu de l’obstruction des voies respiratoires chez des patients adultes atteints de BPCO avec retentissement clinique se manifestant sous la forme d’une dyspnée devenue permanente. Ce retentissement peut être précoce dans l’évolution de la maladie (dès les stades I et II) précise le Pr Nicolas Roche.
Son efficacité dans la BPCO a été démontrée dans des études cliniques contre placebo (9 études) et comparateurs actifs (14 études) sur des critères fonctionnels (VEMS, distension, tolérance à l’exercice) et cliniques (exacerbations, dyspnée, tolérance, qualité de vie). Plus de 15 800 patients atteints de BPCO modéré à sévères ont été inclus dans 17 études de phase III dont près de 6 400 dans des études déjà terminées et exploitées.
L’indacatérol est aussi efficace que le tiopropium sur le VEMS résiduel, avec un effet durable sur 24 heures, et un maintien de cet effet sur le long terme (1 an) supérieur à celui des bêta 2 de longue durée de référence. Son effet réducteur sur la distension, évalué par la capacité inspiratoire au repos et à l’exercice, se traduit par une augmentation de 20 % du temps d’endurance et des activités quotidiennes, une amélioration significative de la dyspnée. Le nombre de patients ayant une amélioration jugée cliniquement pertinente de la dyspnée et de la qualité de vie est plus élevé avec l’indacatérol qu’avec le tiopropium*. En outre, comme le tiopropium, l’indacatérol permet d’obtenir une réduction de l’ordre de 30 % des exacerbations.
La tolérance cardiaque.
Au plan de la tolérance « la survenue d’une petite toux sèche, durant quelques secondes, apparaissant juste après l’inhalation, a été rapportée mais uniquement dans les études qui la recherchaient spécifiquement et elle ne constitue pas un frein au traitement », précise le Pr Nicolas Roche. Quant à la tolérance cardiaque de l’indacatérol, elle est comparable à celle du placebo.
L’indacatérol est administré à l’aide d’un inhalateur à poudre monodose (gélules à 150 ou 300 µg). Ce dispositif compact a l’avantage d’offrir une faible résistance, ce qui facilite sa manipulation et permet de vérifier si la totalité de la dose a bien été inhalée.
En pratique, les bronchodilatateurs à longue durée d’action demeurent le traitement pharmacologique de première intention de la BPCO. Parmi ces traitements, les recommandations GOLD 2010 ont intégré l’indacatérol en monothérapie dès les stades précoces de la maladie.
Europe BPCO, Symposium organisé par Novartis Pharma S.A.S
* Donohue P J et coll Am J Respir Crit Care Med J 2010 182 : 155-62.
** Bauer F et al J Med Chem 2010.
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