LE VIEILLISSEMENT normal s’accompagne d’une modification de la fonction respiratoire avec tendance à la restriction pulmonaire, en rapport avec la perte d’élasticité de la cage thoracique et une réduction de la compliance parenchymateuse. Cette altération physiologique de la fonction respiratoire est un phénomène continu qui s’accentue avec le grand âge. Néanmoins, même si la fonction pulmonaire se dégrade, les gaz du sang restent très longtemps dans des valeurs proches des valeurs normales, seule une diminution modérée de la PCO2 pouvant être constatée.
Il en résulte l’apparition progressive d’une dyspnée pour des efforts de la vie quotidienne.
Outre le vieillissement physiologique de la fonction respiratoire, il n’est pas rare que coexiste, chez le sujet âgé, une altération pathologique de la fonction respiratoire (asthme vieilli, patients porteurs de bronchopneumopathie chronique obstructive [BPCO] qui ont été fumeurs ou ont subi un environnement professionnel agressif). Ainsi chez le sujet âgé observe-t-on surtout des insuffisances respiratoires chroniques multifactorielles (insuffisance cardiaque, rigidité thoracique, séquelles tuberculeuses, séquelles pleurales, BPCO, surcharge pondérale…) « Lorsque le patient est gêné par la baisse de la fonction respiratoire (dyspnée à la marche à plat, dyspnée pour monter un étage) et s’il ressent le besoin de réduire ses activités physiques, un bilan cardio-respiratoire s’impose afin de rechercher une insuffisance cardiaque latente et une détérioration des gaz du sang », précise le Pr Jean-François Muir (chef du service de pneumologie et de l’unité de soins intensifs respiratoires du CHU de Rouen).
Vaccinations.
Les moyens susceptibles de retarder cette altération physiologique de la fonction respiratoire reposent avant tout sur les moyens de prévention anti-infectieuse (vaccination anti-grippale et vaccination anti-pneumococcique) car la survenue d’une pneumopathie aiguë chez un sujet aux poumons antérieurement sains peut entraîner une dégradation durable de la fonction respiratoire. Les autres mesures sont des mesures simples d’hygiène de vie, avec en tout premier lieu la lutte contre la sédentarité. Le sujet âgé doit continuer à pratiquer au minimum une marche régulière, à faire un exercice physique qu’il avait l’habitude de pratiquer, et doit s’alimenter de manière équilibrée en évitant l’obésité… « Ces règles de bon sens sont d’une aide non négligeable », souligne le Pr Jean-François Muir.
Propos recueillis auprès du Pr Jean-François Muir (chef du service de pneumologie et de l’unité de soins intensifs respiratoires du CHU de Rouen).
Pas de conflits d’intérêt pour le thème abordé.
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