EN JUIN 2010, un jeune homme de 29 ans, sans antécédents particuliers, s’est présenté pour l’émission d’un expexctoration sanglante (200 ml). Cela s’est passé au décours d’un épisode de huit jours de fièvre avec toux et douleurs laryngées. Épisode au cours duquel il avait été dirigé en unité de soins intensifs pour subir une artériographie bronchique. Un traitement par amoxicilline et acide clavulanique avait été instauré deux jours avant l’admission ; une éruption légère maculopapulaire avait débuté la veille.
L’examen physique réunissait les éléments suivants : fièvre à 38°, conjonctivite, pharyngite et éruption cutanée. La biologie était normale à l’exception d’une lymphopénie.
Prélèvement naso-pharyngé.
Le saignement semble provenir des voies aériennes supérieures. L’angioscanner confirme qu’il n’est ni digestif, ni pulmonaire ; les images montrent une lymphadénopathie hilaire médiastinale et bilatérale, avec un épaississement des parois bronchiques, mais sans signes parenchymateux d’hémoptysie ni de présence d’élargissement bronchique. D’ailleurs, ni la fibroscopie bronchique ni l’endoscopie œsogastroduodénale ne montrent d’anomalies.
La rougeole a été confirmée par PCR sur un prélèvement nasopharyngé. Le patient a été isolé puis est sorti au bout de cinq jours. Un an plus tard on constate qu’il a totalement récupéré, sans récidive de saignement.
La rougeole est en augmentation dans différents pays européens. Un diagnostic précoce est nécessaire pour contrôler l’épidémie.
La forme typique est caractérisée par une phase prodromique, avec un coryza, une toux, de la fièvre, une conjonctivite et un signe de Koplik ; elle est suivie pas l’irruption du rash morbilliforme. Plus rarement, des complications menaçant le pronostic vital peuvent survenir : pneumonies et encéphalite.
En pratique, devant d’une suspicion d’hémoptysie, il convient d’identifier la source du saignement. Devant une suspicion d’hémoptysie, l’origine concerne les voies aériennes supérieures chez environ 10 % des patients.
Le diagnostic repose avant tout sur un interrogatoire soigneux et sur l’examen physique.
Lors d’une hémoptysie, le sang est typiquement rouge vif, mousseux et parfois mélangé avec une expectoration purulente.
C’est la fibroscopie bronchique et pulmonaire qui permet d’écarter l’origine pulmonaire ; de même, l’endoscopie œsogastroduodénale permet d"élliminer une caise digestive.
Le diagnostic les plus difficile est d’identifier un saignement nasopharyngé, « que l’on peut suspecter chez les patients ayant des épistaxis ou des douleurs sévères à la gorge ». D’une part, parce que cette origine est plus rare ; et ensuite parce que le signe de Koplik, pathognomonique de la rougeole, qui pourrait aider, n’est présent que dans 70 % des cas au début.
Florence Boissier et coll. (hôpital Tenon, Paris).The Lancet, vol. 379, 24 mars 2012.
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