LA RECHERCHE dans le domaine du diagnostic de la tuberculose a été peu active, pendant des décennies. « Le test le plus communément utilisé, l’examen direct des crachats a plus de 125 ans » soulignent Peter M. Small et Madhukar Pai, dans un éditorial du « New England Journal of Medicine ». De plus, du fait de son manque de sensibilité, près de la moitié des cas ne sont pas détectés. La revue publie les résultats de l’évaluation d’un nouveau test moléculaire, Xpert MTB/RIF, susceptible de détecter dans les crachats de patients non traités, directement et en moins de 2 heures (au lieu de plusieurs semaines), la présence de Mycobacterium tuberculosis, de même qu’une résistance à la rifampicine. Ce test « pourrait révolutionner le diagnostic de la tuberculose », soulignent les éditorialistes.
Dans l’étude conduite au Pérou, en Azerbaïdjan, en Afrique du sud et en Inde, auprès de 1 730 patients chez une tuberculose était suspectée, le Xpert MTB/RIF s’est révélé à la fois sensible et spécifique. Le test a permis d’identifier plus de 97 % de tous les patients inclus dont la mise en culture des crachats s’est révélée positive, y compris 90 % des patients BK-négatifs à l’examen direct. De même, 97,6 % des patients à BK résistants à la rifampicine ont pu être identifiés grâce au test – 98 % des patients à BK non résistants.
Simple d’utilisation.
Le Xpert MTB/RIF présente l’avantage d’être simple d’utilisation, avec une lecture non ambiguë des résultats. Il a été conçu pour être utilisé par du personnel non qualifié qui peut être formé en 2-3 jours. Il utilise une technologie assez sophistiquée et coûteuse, mais dont les prix ont déjà été négociés par le FIND (Foundation for Innovative New Diagnostics), un des partenaires du projet, en cas d’utilisation dans les programmes nationaux des pays pauvres. L’accès à ce type de test est un des enjeux de la lutte contre la tuberculose, qui touche 9 millions de personnes et qui est à l’origine 2 millions de décès chaque année, en raison de l’émergence de tuberculoses multirésistantes (500 000 cas par an) et de la fréquence des confections avec le VIH (1,3 million de personnes).
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