Résultats issus de l’étude JUPITER

Une statine réduit un peu l’incidence des pneumonies

Publié le 20/03/2012
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Crédit photo : S TOUBON

L’étude JUPITER (Justification of Statins in Prevention : an Intervention Trial Evaluating Rosuvastatin) a été menée avec la rosuvastatine, en double aveugle contre placebo, pour évaluer cette statine dans la prévention des pathologies de toutes natures. Victor Novack et coll. (Israël et États-Unis), ont repris les données de cette étude sur 17 802 hommes (de 59 ans) et plus femmes (de 60 ans et plus), sans antécédents de cardiopathies ou de diabète. Pendant la période médiane de suivi qui a duré quasiment deux ans, il y a eu 241 pneumonies contractées par des personnes sous statines et 257 dans le groupe placebo (réduction du risque de 17 %). L’effet est statistiquement significatif et le demeure après divers ajustements : dans l’analyse prenant en compte des déterminants de pneumonie à l’inclusion, dans les analyses qui excluent les pneumonies survenant après un événement cardiovasculaire et les pneumonies récidivantes.

L’idée de mener à bien cette évaluation a émergé à partir d’observations antérieures isolées, qui avaient suggéré que les statines avaient le pouvoir de réduire l’incidence et la sévérité des infections et en particulier des pneumonies, qui représentent une complication courante des pathologies telles que l’infarctus du myocarde. Les auteurs indiquent qu’ils n’ont toutefois pas connaissance d’un travail randomisé antérieur ayant été mené pour précisément évaluer cette question. Et que cette étude reste à faire, pour aboutir à une conclusion plus précise.

Il a été démontré que les statines réduisent l’incidence des événements cardiovasculaires et les études d’observation indiquent la possibilité d’autres effets. En laboratoire, on observe que les statines ont un effet positif sur l’inflammation, l’apoptose, l’équilibre antioxydant et la fonction endothéliale.

Les auteurs de conclure : « La réduction du risque absolu observée dans ce contexte de prévention primaire est de petite taille, mais les effets sur la survenue des infections pourraient être plus importants dans d’autres contextes ».

Canadian Medical Association Journal, 19 mars 2012.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9101