CETTE ÉTUDE est la plus grande recherche de déterminants génétiques fondée sur le criblage du génome entier réalisée dans le cadre de maladies psychiatriques. Et c’est aussi la première à mettre en évidence des polymorphismes spécifiques en relation avec des troubles psychiatriques, à déclenchement dans l’enfance ou à l’âge adulte. Les 5 maladies étudiées sont : la schizophrénie, les troubles bipolaires, les troubles dépressifs majeurs, le trouble déficit de l’attention hyperactivité et les troubles du spectre autistique. Le « Psychiatric Genomic Consortium » a analysé les SNP (single nucleotide polymorphism) qui apparaissent dans les études d’association avec criblage du genome entier. Au total, 33 332 patients et 27 888 témoins ont été comparés, pour trouver les relations entre génotype et phénotype.
Par ailleurs, on a examiné les effets de loci antérieurement identifiés dans les troubles bipolaires et la schizophrénie.
Le canal calcique.
Le Consortium identifie quatre loci, significatifs et en chevauchement pour les cinq maladies. Ils sont situés sur 3p21 et 10q24, avec des SNP à l’intérieur de deux gènes codant des sous-unités de canal calcique (CACNA1 et CACNB2). Les canaux régulent les flux calciques dans les cellules cérébrales. CACNA1 avait antérieurement été lié à des troubles bipolaires et à la schizophrénie. « Cette analyse est la première démonstration que des facteurs de risque génétiques s’agrègent et sont partagés, pour cinq affections psychiatriques qui sont considérées comme appartenant à des catégories différentes dans la pratique clinique », explique l’un des auteurs, Jordan Smoller (Boston).
L’application des scores de risque polygéniques confirme les effets croisés entre les maladies. Le plus fort concerne les troubles apparaissant à l’âge adulte (troubles bipolaires, schizophrénie, dépression majeure). Une recherche dans la littérature confirme que l’activité du canal calcique est susceptible de jouer un rôle important dans le développement des 5 affections.
Selon Smoller, ce type d’étude est à même de faire reconsidérer la classification des maladies mentales dans le DSM ou l’ICD (International Classification of Diseases), en intégrant ces données de causalité génétique.
The Lancet, 28 février 2013, http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(12)62129-1
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