Chaque jour des millions d’internautes renseignent leur profil Facebook et affichent leurs préférences littéraires, cinématographiques, musicales, etc, à travers des « Facebook Likes », qui en disent bien long sur leur personnalité.
Cette somme gigantesque d’informations n’a pas échappé aux psychologues de l’Université de Cambridge ni aux chercheurs de Microsoft, qui de concert ont construit un modèle statistique pour utiliser ces données afin d’en déduire des caractéristiques bien plus personnelles.
La part la plus difficile du travail étant de corréler ces informations publiques à d’autres paramètres moins facile à appréhender, comme l’intelligence, Michal Kosinski (Cambridge, Royaume Uni), auteur du travail, a créé une application Facebook, my personnality (www.mypersonality.org/wiki) renseignée volontairement par plus 58 000 internautes, soit 170 préférences en moyenne par personne associées à des scores aux tests pyschométriques.
95 % d’acuité pour l’ethnie
La publication « Private traits and attributes are predictable from digital records of human behavior » paraît dans les Pnas datées du 11 Mars. Les auteurs détaillent le nombre d’informations disponibles pour chaque item comme l’intelligence, le sexe (57 505 réponses), les opinions politiques (libéral / conservateur, 9 752 réponses, 65 % libéraux), la religion (18 833 réponses ; 80 % catholiques ), etc...
Un modèle construit à partir d’une régression linéaire logistique de toutes les données enregistrées permet de prédire avec une certaine acuité des caractéristiques psychodémographiques individuelles en fonction de préférences affichées sur Facebook.
La plus grande précision est obtenue pour l’ethnie et le sexe : l’origine américaine, africaine ou causasienne était prédite avec exactitude dans 95 % des cas ; homme/femme dans 93 % des cas, la religion et les opinions politiques (85 %), l’homosexualité masculine (88%), l’homosexualité féminine (75 %), le statut de fumeur (73%), le célibat (67%).
"Science" ou "Sephora"
La puissance des centres intérêt pour en déduire des caractéristiques personnelles est assez étrange et pas tout à fait évidente. Toujours selon les auteurs, les meilleurs prédicteurs d’une intelligence élevée seraient liés aux termes « Science », « The Colbert report » ( émission télévisée satyrique américaine), « Curly Fries » alors que « Sephora », « Harley Davidson « seraient prédictifs d’une intelligence plus faible… Quant au « mariage gay », il n’était sélectionné que par moins de 5 % des hommes homosexuels.
PNAS, édition avancée du 13 mars
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