Plus d’un Français sur deux déclare être concerné par les maladies mentales selon une enquête Ipsos-Fondamental-Klesia conduite pour la circonstance. « Le fardeau des maladies neuropsychiatriques, dépression, addictions, schizophrénie, bipolarité et troubles obsessionnels compulsifs, est en train de dépasser celui des cancers et des maladies cardiovasculaires », signale le Pr Marion Leboyer, directrice de la Fondation Fondamental. Et pourtant, les leviers de la prévention peuvent être mobilisés à tous les stades de l’évolution de ces maladies.
La prévention primaire d’abord, en empêchant l’entrée dans la maladie (entre l’âge de 15 et 25 ans habituellement) par la connaissance et le dépistage des sujets à risque (sur complications obstétricales, infections néonatales et périnatales, addiction cannabique, histoire familiale de maladies mentales, migration récente, etc.) : les maladies mentales naissant elles aussi de la rencontre de gènes de susceptibilité et de facteurs environnementaux.
L’intérêt des Centres Experts
Deuxième axe, la prévention secondaire. L’enjeu est de diagnostiquer et de soigner précocement. Mettre en place des stratégies thérapeutiques personnalisées est un facteur pronostique extrêmement favorable qui, en évitant les rechutes, ralentit l’évolution, limite le handicap et la stigmatisation. « Or, le retard au diagnostic de troubles bipolaires est de 10 ans…, regrette le Pr Leboyer, alors qu’il existe un stabilisateur de l’humeur efficace ».
La psychiatrie est aujourd’hui encore peu organisée et les Centres experts mis en place par la Fondation, plateformes de diagnostic et de recherche, constituent un modèle à généraliser dès que ceux-ci seront évalués et labellisés. Ces Centres experts, intégrés dans les parcours de soins spécialisés, aujourd’hui à disposition pour les troubles bipolaires, la dépression résistante, le syndrome d’Asperger ou la schizophrénie, permettent, après deux jours d’un bilan complet par une équipe multidisciplinaire, d’explorer toutes les facettes de la prévention. Ils sont aussi une excellente occasion de promouvoir et conduire des travaux de recherche.
Enfin, la prévention tertiaire est, elle aussi indispensable : elle consiste à choisir la psychothérapie la plus adaptée, à proposer une psychoéducation pour, retarder, voire éviter, la rechute. « Dix séances de 2 heures, en groupe, diminuent de moitié le taux de rechutes », rapporte-t-elle.
En partenariat avec le groupe de protection sociale Klesia et le Conseil économique social et environnemental ; www.fondation-fondamental.org
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