Alors que les données s’accumulent quant à l’influence de la santé mentale des pères en période périnatale sur le développement des enfants, une méta-analyse décortique les différents résultats et dresse un panorama des associations entre la santé mentale périnatale paternelle (dépression, anxiété, stress) et le développement global, socio-émotionnel, adaptatif, cognitif, langagier et physique de l'enfant, de la petite enfance à l'adolescence.
Publiée dans Jama Pediatrics, cette étude compile les données de 48 cohortes (674 effets étudiés). Il en ressort que la détresse mentale est associée à un développement plus faible de l'enfant. De légères associations sont observées pour le développement global, socio-émotionnel, cognitif, langagier et physique. Aucune association n’est en revanche relevée pour les développements adaptatif et cognitif.
La période postnatale, une opportunité d’intervention
Pour le développement socio-émotionnel, les associations étaient légèrement plus importantes pour le stress, la dépression et l’association anxiété et dépression que pour l’anxiété seule. Elles étaient par ailleurs plus marquées pour les comportements d'intériorisation et d'extériorisation, les difficultés sociales, l'affectivité négative et la diminution des fonctions régulatrices. Certains résultats pointent un effet plus important au cours de la petite enfance.
Surtout, les associations étaient plus fortes lorsque les symptômes étaient évalués après la naissance, par rapport à avant la naissance. « La fenêtre postnatale est une période sensible pour les pères et les enfants en développement, ce qui indique une opportunité cruciale d'intervention », en concluent les auteurs.
Ces derniers soulignent plusieurs limites de la littérature analysée. Les études se concentrent pour la plupart sur la dépression postnatale, malgré une forte comorbidité avec l'anxiété et le stress. « Les études sur le stress étaient particulièrement rares », est-il souligné. Du côté des effets sur les enfants, c’est surtout le développement socio-émotionnel pendant la petite enfance qui est documenté, au détriment d'autres domaines et périodes de développement. Peu de données sont par exemple disponibles sur l’adolescence.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024