La dénutrition concerne 4 à 10 % des personnes âgées vivant à domicile et 40% de clles qui sont en maison de retraite. A l’hôpital un patient âgé sur deux est dénutrie (1).
« Des travaux finlandais ont montré que dans 40 % des cas, les personnes âgées qui arrivent à l’hôpital en étant dénutries, consultent pour une conséquence de la dénutrition acquise à domicile. Or, cette situation est évitable : il faut éduquer les soignants et les patients à prévenir la dénutrition et donc, la dépendance », affirme la Pr Monique Ferry, gériatre et nutritionniste.
La prévention de la dénutrition passe notamment par le maintien de l’appétit -souvent réduit- chez la personne âgée. Des chercheurs (2) ont démontré que le fait d’augmenter la saveur des aliments et lutter contre la monotonie alimentaire peut avoir un impact positif sur l’appétit, sur le long terme. « Nos travaux ont également révélé que la « dimension plaisir » est la principale variable sur laquelle nous pouvons jouer contre la dénutrition des seniors. Préserver l’envie de manger -en préparant avec ou pour la personne âgée des plats savoureux, bien présentés- est essentel. Il faut également lutter contre son isolement », ajoute la Pr Ferry. La prévention, le diagnostic et la recherche d’une étiologie de la dénutrition sont d’autant plus importants que, passé un certain stade, la perte d’autonomie devient irréversible. Dans ce cas, les facteurs de risque (déficit immunitaire, donc infections avec augmentation des besoins, troubles psychiques, chutes…) s’accumulent et mènent le patient à la dépendance, voire au décès.
Des sensation émoussées
Autres phénomènes bien documentés : la diminution de la soif avec l’âge, et la dysrégulation de l’appétit. Les personnes âgées sous-alimentées pendant une période donnée perdent l’appétit et ne récupèrent pas entièrement le poids perdu. De même, après une période de suralimentation, elles continuent à manger plus que d’habitude et prennent du poids (3). Le fait de proposer une alimentation plus riche à un faible volume permet donc de lutter contre la dénutrition. « Le praticien doit, toutefois, veiller à ce que son patient ne reprenne pas plus de gras que de muscle. Il faut lutter contre la sarcopénie, grand facteur de risque de dépendance, en favorisant la mobilité chaque fois que possible au quotidien avec un minimum d’activité physique », conclut la Pr Ferry.
(1) HAS 2007
(2) Mathey M.F. et al. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2001;56(4):M200–M205
(3) Roberts S.B. et al. JAMA 1994;272:1601-6
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