Les recommandations pour le dépistage de l'ostéoporose et le repérage des personnes à risque de fracture édictées en 2012 par différentes sociétés savantes ne sont pas suffisamment connues et suivies. « Ces recommandations indiquent, notamment, que les fractures majeures (col du fémur, extrémité supérieure de l'humérus, du bassin, fracture vertébrale…) qui témoignent le plus souvent d’une fragilité osseuse doivent faire l’objet d’un bilan étiologique et d’un traitement par vitamine D, calcium et anti-ostéoporotique. Le résultat de l'ostéodensitométrie pouvant être utile pour le suivi. Or, dans les faits, un an après ce type de fractures, un bon nombre de patients ne sont toujours pas traités », souligne le Pr Hubert Blain (CHU de Montpellier).
Tous les patients hospitalisés pour une fracture devraient pouvoir faire l'objet de filières spécifiques (appelées services de liaison des fractures) permettent d'établir le bilan étiologique de la fragilité osseuse, de mettre en place des traitements et un suivi pour réduire le risque de récidive fracturaire. « Or ces filières ne sont pas suffisamment développées en France », déplore le Pr Blain.
Renforcer le dépistage
Le repérage des patients âgés ayant des fractures vertébrales est par ailleurs, insuffisant. Chez le sujet âgé, le mal de dos est souvent considéré, à tort, comme un lumbago et la perte de taille supérieure à 4 cm n’est pas repérée. « Il faudrait effectuer des radios du rachis, de façon plus systématique, pour ne pas passer à côté d'une fracture. Les traitements anti-ostéoporotiques réduisent le risque de refracture vertébrale de plus de 60 % », souligne le Pr Blain.
Quant à l'ostéodensitométrie, elle doit être pratiquée chez les patients âgés à haut risque d’ostéoporose, présentant certaines maladies (hyperthyroïdie, hyper parathyroïdie, hypogonadisme prolongé), chez les sujets chuteurs et chez les femmes très dénutries. « En outre, les filles de femmes âgées ayant une fracture de hanche devraient effectuer une ostéodensitométrie et avoir un traitement en cas d'ostéoporose. D'autant que l'arsenal thérapeutique permettant de limiter le risque de fracture chez les personnes âgées s'est largement développé depuis une dizaine d’années », note le Pr Blain.
D’après un entretien avec le Pr Blain, CHU Montpellier
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