Une lombalgie est une douleur ou une gêne fonctionnelle, quelle que soit son intensité, située entre la 12e côte et le pli fessier. Elle est aiguë dans la mesure où la durée d’évolution est inférieure à quatre semaines ; subaiguë pour une durée de moins de 12 semaines et chronique au-delà.
Moins de 10 % des patients lombalgiques évoluent vers une forme chronique de la maladie et l’objectif d’une prise en charge appropriée à la phase aiguë est d’empêcher ce passage vers la chronicisation. La lombalgie est non spécifique, et traitée comme telle, quand elle n’est pas symptomatique d’une fracture, d’une tumeur ou d’une infection.
« Un certain nombre de signaux, d’alerte rouge, doivent inciter à des explorations complémentaires, sinon inutiles dans le cas d’une lombalgie aiguë non spécifique », prévient le Dr Rozenberg. Ainsi, l’âge (inférieur à 20 ans ou supérieur à 55 ans), une douleur d’horaire inflammatoire, des antécédents de cancer, une immunodépression, la prise de corticoïdes au long cours (un problème infectieux ? un tassement vertébral ?), une douleur dorsale, ou post-traumatique, sont autant d’invitations à aller plus loin, pour en trouver l’étiologie… Hors du champ des lombalgies aiguës non spécifiques. Enfin, des troubles sphinctériens ou un déficit moteur sont des critères de gravité qui obligent à une prise en charge urgente, diagnostique (syndrome de la queue de cheval ou hernie discale volumineuse confirmée sur l’IRM) et thérapeutique.
Des doses optimales d'emblée
En dehors de ces cadres, « la lombalgie aiguë non spécifique étant avérée, le traitement doit être rapidement mis en route et rapidement efficace, d’emblée à doses optimales, c’est-à-dire suffisamment fortes pour être antalgiques et prévenir le passage à la chronicité », exhorte la rhumatologue. Une douleur persistante est en effet identifiée comme l’un des facteurs de risque de chronicisation. Le traitement de première intention est le paracétamol (1g 4 fois par 24h), voire un antalgique de palier 2, pris systématiquement, à intervalles réguliers, sans attendre que réapparaisse la douleur ou qu’elle soit devenue insupportable. Pour couvrir les 24 heures ou en cas d’échec, des anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être ajoutés, avec les précautions d’usage, notamment pour les personnes âgées et/ou aux antécédents digestifs. En complément éventuel, un myorelaxant non sédatif (la thiocolchicoside, Coltramy et ses génériques), sur une courte période.
Pas d’arrêt systématique
La poursuite des activités journalières compatibles avec la douleur, y compris de travail (pas d’arrêt systématique, mais au cas par cas, selon le métier), est souhaitable. La kinésithérapie en période aiguë n’est pas nécessaire. Le patient doit être soulagé dans les sept jours. « Si ce n’est pas le cas, un avis spécialisé est requis pour trouver des solutions qui le remettent debout », conseille le Dr Rozenberg. Des examens complémentaires peuvent être alors indiqués, en fonction du contexte. L’occasion aussi d’identifier les facteurs, psychosociaux en particulier, qui perturbent l’évolution normalement favorable de la lombalgie aiguë.
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