En rhumatologie, les douleurs neuropathiques peuvent s’observer par exemple dans les lombalgies et lombosciatiques chroniques à caractère neuropathique prédominant, la postchirurgie du rachis lombaire ou cervical, les névralgies cervicobrachiales, le canal lombaire étroit, la hernie discale, les lésions posttraumatiques… Le diagnostic repose essentiellement sur l’interrogatoire, l’examen clinique et le questionnaire DN4.
Le diagnostic de douleurs neuropathiques repose essentiellement sur l’interrogatoire, l’examen clinique et le questionnaire DN4.
Elles peuvent être d’origine périphérique ou centrale et diffèrent des douleurs par excès de nociception. Les douleurs neuropathiques restent difficiles à soulager. Elles ne répondent pas (ou peu) aux traitements antalgiques usuels. Les antidépresseurs et antiépileptiques sont recommandés en première intention mais ils présentent des effets secondaires qui peuvent en limiter la prescription. Les opioïdes forts peuvent être utilisés après échec des traitements de première intention. Des traitements non pharmacologiques peuvent aussi être employés : neurostimulation transcutanée, relaxation en pleine conscience, hypnose… « Avec toutes ces approches, environ 30% seulement des patients sont soulagés. » déclare le Pr Alain Serrie (Hôpital Lariboisière, Paris).
Des règles d’application strictes
Les douleurs neuropathiques sont souvent présentes chez des sujets âgés polymédiqués. Les traitements médicamenteux de ces douleurs peuvent être à l’origine de problèmes de tolérance et d’effets secondaires altérant la qualité de vie des patients. « Dans les centres d’évaluation et de traitement de la douleur, en cas de douleurs neuropathiques périphériques localisées, après échec des thérapies classiques, on peut être amené à utiliser les patchs cutanés à base de capsaïcine à forte concentration (8 %). Avec ce traitement topique, il y a peu d’interactions avec les autres médicaments pris fréquemment par les patients tels les antihypertenseurs, les anticoagulants ou les antiplaquettaires », explique le Pr Serrie. La libération rapide de fortes doses de capsaïcine, alcaloïde composant actif du piment, provoque une hyperstimulation des nocicepteurs TRPV1 (transient receptor potential vanilloid 1) et une désensibilisation aux stimuli habituellement à l'origine de douleurs neuropathiques.
Les conditions d’application strictes du produit nécessitent une hospitalisation de jour avec surveillance médicale du patient, et des précautions sont à prendre lors de l’application et du retrait du patch (gants en nitrile, nettoyage). La zone douloureuse est délimitée par un marquage sur la peau et un calque qui permet ensuite de découper le patch aux bonnes dimensions et à la forme de la zone à traiter. Le patch est posé pendant trente minutes sur les pieds et les mains, soixante minutes sur les autres parties du corps.
« Les résultats attendus sont une diminution de l’intensité et de la superficie de la douleur, ainsi que de l’allodynie, précise le Pr Serrie. On fait le point après la première application. Si le patient est soulagé de plus de 50 % ou si sa qualité de vie est nettement améliorée, on poursuit le traitement, qui sera répété tous les 3 mois. Trois patchs au maximum peuvent être posés par séance. »
D'après un entretien avec le Pr Alain Serrie, chef du service de médecine de la douleur, médecine palliative de l’hôpital Lariboisière (Paris)
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