Maladie rare, l'artérite à cellules géantes (ACG), anciennement maladie de Horton, est une inflammation chronique des grandes et moyennes artères de la tête, du cou et du tronc. L'upadacitinib (Rinvoq, laboratoires AbbVie), cet inhibiteur sélectif et réversible de Janus kinases (JAK), est désormais indiqué en tant que traitement d’épargne en corticoïdes, dans le traitement de l’artérite à cellules géantes chez l'adulte.
Le traitement initial repose sur un recours systématique à la corticothérapie orale (prednisone ou prednisolone) pour mettre la vascularite en rémission et éviter la survenue de rechutes. En cas de risque de mauvaise tolérance, d'apparition d'effets indésirables (ostéoporose, maladies psychiatriques…) ou de corticothérapie au long cours, un traitement d’épargne en corticoïdes doit être envisagée.
Jusqu’à l’arrivée sur le marché de l’upadacitinib, seul le tocilizumab 162 mg, inhibiteur de l'IL-6, disposait d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’ACG en France. « Malheureusement, le tocilizumab n'est pas efficace chez tous les patients et certaines personnes ne le tolèrent pas, souligne la Pr Valérie Devauchelle-Pensec, rhumatologue au CHU Brest. En cas d’échec, le méthotrexate peut être prescrit (hors AMM) mais son efficacité dans l'ACG est modeste. La mise à disposition d'une nouvelle option thérapeutique – telle que l'upadacitinib – pour ces patients est porteuse d'espoir ».
Une rémission maintenue avec l'upadacitinib
L’extension d’AMM de l'upadacitinib s’appuie sur les résultats de l’essai multicentrique de phase 3 Select- GCA ayant inclus 428 patients âgés de 50 ans et plus atteints d'ACG. L’objectif principal était d’évaluer la capacité de l'upadacitinib à induire une rémission maintenue (définie par l’absence de signes et symptômes d’ACG de la semaine 12 jusqu’à la semaine 52 et l’adhésion au schéma de décroissance progressive des corticoïdes). Au total, 209 patients ont reçu de l'upadacitinib à la dose de 15 mg, 107 à la dose de 7,5 mg et 112 un placebo, en association avec un traitement de fond par corticoïdes dégressif pour atteindre 0 mg à 26 semaines (groupes upadacitinib) et 0 mg à 52 (groupe placebo).
Près de la moitié (46 %) du groupe upadacitinib 15 mg a atteint la rémission maintenue à la semaine 52, contre 29 % dans le groupe placebo. Par ailleurs, 34 % des patients traités par upadacitinib à 15 mg ont eu une ou plusieurs poussées de la maladie jusqu’à la semaine 52, contre 55 % dans le groupe placebo. Parmi les patients ayant terminé les 52 semaines de suivi, l’exposition cumulée aux corticoïdes était significativement inférieure dans le groupe upadacitinib 15 mg. De plus, 37,1 % des participants du groupe upadacitinib 15 mg ont atteint la rémission complète maintenue* à la semaine 52 (contre 16 % du groupe placebo). Enfin, le profil de tolérance de l'upadacitinib était cohérent avec celui observé dans d'autres indications approuvées. Les effets indésirables les plus fréquents incluaient des céphalées, des arthralgies, de l'hypertension et le Covid-19. L'ACG est la 8e indication de l'upadacitinib pour laquelle une demande de remboursement est en cours d’évaluation.
Conférence de presse des laboratoires AbbVie
* La rémission complète maintenue est définie comme l'absence de symptômes d’ACG, la normalisation de la vitesse de sédimentation et de la CRP et l'adhésion au schéma de décroissance des corticoïdes.
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