La musique adoucit les mœurs… mais aussi le ressenti douloureux
« Dans les douleurs aiguës l'écoute d'une musique qualifiée plaisante ou apaisante réduit chez 50 à 90 % des sujets la douleur de 20 à 90 % et de 30 à 50 % le recours aux antalgiques. L'effet est immédiat mais ne dure guère plus de 10 minutes. C'est assez souvent utilisé dans les pays anglo-saxons en complément thérapeutique, lors des soins de l'enfant, de l'accouchement, en postopératoire et en oncologie », souligne le Dr Gérard Mick (centre hospitalier Voiron).
« Dans les douleurs chroniques, l'impact est moins important. La réduction de la douleur est observée chez 10 à 60 % des sujets avec une variation du ressenti douloureux de 10 à 50 % et un moindre recours aux antalgiques de 20 à 30 %. Cependant la répétition des séances plusieurs fois par semaine améliore l'humeur chez environ un patient sur deux, du moins pendant 3 à 4 mois, indique le Dr Mick. On ne dispose en effet pas de données au-delà. Et dans les douleurs chroniques, contrairement aux douleurs aiguës, l'effet antalgique persiste jusqu'à quelques heures après l'écoute ».
10 à 30 % de répondeurs
Dans la fibromyalgie, « les quelques études dédiées mettent en évidence un bénéfice sur le ressenti douloureux, la fatigue, également sur la tolérance à l'effort. Toutefois le taux de répondeurs reste réduit, entre 10 et 30 % ». L'écoute à la demande, la plus souvent privilégiée, paraît la plus adaptée aux attentes et souhaits des patients. Il reste toutefois difficile de savoir si son efficacité se maintient dans le temps, ou si les patients l'utilisent longtemps, vu les rotations fréquentes d'une méthode alternative à une autre chez les patients fibromyalgiques. Enfin, cette liste d'écoute doit-elle être réactualisée, ou adaptée aux besoins plus précis des patients ? Doit-on programmer des sous listes musicales dédiées au stress aigu, à une tension musculaire douloureuse, à l'effort physique comme on le fait dans les études sur la maladie d'Alzheimer ? Aucune étude ne l'a encore testé. Mais « globalement dans la fibromyalgie, la musicothérapie par son activité distractive, émotionnelle et cognitive peut venir compléter la prise en charge des patients notamment lors des programmes de ré-entraînement à l'effort », conclut le Dr Mick.
D'après la présentation du Dr Gérard Mick (centre hospitalier de Voiron)
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