Autrefois imposée aux femmes, la nymphoplastie de réduction est aujourd’hui présentée en Occident comme une intervention de chirurgie esthétique.
La lecture attentive de l’histoire de la nymphoplastie semble souligner une continuité entre ce qui sous-tend les pratiques chirurgicales sur les petites lèvres, qui ont toujours existé, et la nymphoplastie actuelle. Les premiers textes remontent au VIème siècle (traité gynécologique de Mustio) et recommandent l’ablation partielle ou totale des « grandes » petites lèvres et du clitoris pour éviter une libido hypertrophiée. Dix siècles plus tard, Ambroise Paré rapporte que des nymphes trop grandes sont considérées comme semblables au sexe masculin, ce qui nécessite de « couper le superflu ». Bien qu’étant contre cette pratique, il témoigne que ces contemporains comptent ainsi éviter déviances sexuelles, homosexualité et hermaphroditisme.
Déviance, hermaphroditisme, homosexualité sont des craintes qui reviennent de façon très claire dans le discours des patientes (1). Ce qui dépasse est parfois perçu comme le témoin d’une sexualité dangereuse, animale, avide, qui doit être domestiquée. Désirer « une vulve de petite fille » témoigne de l’angoisse d’une sexualité débordante. Sans rien qui dépasse, le sexe féminin devient aseptisé, sans danger.
› Dr B.M
Communication de Sara Piazza (psychologue, Paris).
(1)Etude menée par Sophie Berville-Lévy, Sara Piazza, Micheline Moyal Barracco, Sophie Wylomanski, Roman Rouzier
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