DE NOTRE CORRESPONDANT
LE MÉCANISME d’occlusion veineuse à la base de l’érection dépend des caractéristiques bio-mécaniques de l’albuginée. La reconstruction de cette dernière, dans la chirurgie de la maladie de La Peyronie (MLP), nécessite le recours à une greffe de tissus autologues ou de matériaux synthétiques, qui se complique encore, dans 5 à 30 % des interventions, de troubles de la fonction érectile (ED).
L’équipe de Wayne J. G. Hellstrom a ensemencé des isolats d’ADSC (Adipose tissue-Derived Stem Cells) sur des tissus sous-muqueux intestinaux de porc (SIS, Small Intestinal Submucosa), mis en culture pendant une semaine puis greffés sur des pénis de rats après incision de l’albuginée. Huit semaines après l’opération, on observe une restauration significative de la fonction érectile (mesurée, entre autres, par la pression intra-caverneuse, ICP) chez les rats ayant bénéficié de la greffe SIS-ADSC par rapport à ceux ayant eu une simple greffe SIS (chez qui l’augmentation de l’ICP était plus faible, p ‹ 0,05). Par ailleurs, les auteurs constatent une fibrose relativement modérée autour du greffon chez les rats du groupe SIS-ADSC, tandis que la structure des fibres élastiques du greffon est comparable à celle de l’albuginée avoisinante.
Les chercheurs ont ensuite analysé le profil d’expression des isoformes des NOS (synthases de l’oxyde nitrique). La libération du NO par les neurones à terminaisons nitrergiques joue en effet un rôle important dans la relaxation du muscle lisse trabéculaire et dans l’érection. La PCR-RT quantitative met en évidence une forte expression de la forme endothéliale des NOS (eNOS) au niveau des corps caverneux, et de la forme neuronale de l’enzyme (nNOS) dans les corps caverneux et le nerf dorsal, chez les rats SIS-ADSC. Cette expression est comparable à celle observée chez les rats contrôles (normaux). À l’inverse, l’expression de ces protéines est significativement réduite chez les rats SIS.
Restauration rapide des fponctions érectiles.
Ces résultats démontrent la faisabilité d’une technique basée sur l’ensemencement d’une matrice acellulaire par des cellules souches d’origine adipeuse dans la chirurgie réparatrice de l’albuginée pénienne au cours du traitement de la MLP. Les cellules ADSC ont l’avantage, sur les autres cellules souches mésenchymateuses, d’un prélèvement aisé chez le patient et d’une prolifération rapide. Cette approche permet d’obtenir une restauration des fonctions érectiles rapide et supérieure à la simple greffe de tissus sous-muqueux intestinaux, tandis que la réaction fibreuse (qui interfère avec la compliance des corps caverneux) est minorée.
L’effet bénéfique de l’emploi de cellules ADSC pourrait être mis en relation avec leur action angiogénique, illustrée, dans cette étude, par une restauration de l’expression du facteur VEGF (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire). La greffe SIS-ADSC semble donc contribuer à la restauration de la fonction érectile au travers d’une facilitation (directe ou indirecte) de l’angiogenèse.
WJG Hellstrom et coll. Adipose tissue-derived stem cell-seeded small intestinal submucosa for tunica albuginea grafting and reconstruction. Proc Natl Acad Sci USA (2012). Publication en ligne
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