Les sondages récents le confirment : les 15-19 ans sont de plus en plus équipés et connectés : selon Ipsos Junior Connect 2017, ils étaient 81 % à posséder leur propre smartphone, contre 77 % l’année précédente, et ils ont passé en moyenne plus de 15 heures par semaine derrière un écran, soit 1 h 30 de plus qu’en 2016.
La sexualité est l’un des sujets qui motive le plus de recherches de la part des jeunes sur internet. Il revient aux adultes de les aider à avoir un esprit critique sur les informations qu’ils peuvent y trouver et sur les conditions d’utilisation des réseaux sociaux.
Le premier visionnage d’un film X se fait sur le web dans 86 % des cas, et plus d’un adolescent sur deux considère qu’il était alors trop jeune. C’est en effet en moyenne à l’âge de 14 ans et 5 mois que les adolescents surfent sur un site pornographique pour la première fois, les garçons le plus souvent seuls, les filles, à l’inverse, avec quelqu’un d’autre. Près des deux tiers des garçons (64 %) et 39 % des filles ont déjà regardé une vidéo pornographique, et 10 % des garçons le font une fois par semaine.
Plus de la moitié des adolescents ont été exposés par inadvertance à un extrait ou à une vidéo pornographique et, parmi ceux ayant déjà eu des rapports sexuels, 44 % déclarent avoir essayé de reproduire ce qu’ils avaient vu dans des films. Ainsi, près d’un garçon sur deux et d’une fille sur trois estiment que la pornographie a participé à leur apprentissage de la sexualité. Pourtant, les deux tiers des adolescents pensent que les films pornographiques n’ont pas d’influence sur leur sexualité. En cas d’exposition accidentelle à des images pornographiques, 43 % n'en ont à personne.
Certains facteurs de risque d’exposition à la pornographie ont été identifiés : une utilisation plus intensive et plus fréquente d’internet, le sexe masculin et l’âge supérieur à 14 ans, la délinquance, la consommation de substances, des problèmes familiaux ou des épisodes dépressifs ou encore un lien affectif entre parents et enfants moindre. L’exposition à la pornographie tend à ériger la rencontre passagère en norme, avec une multiplication des partenaires, la pratique du sexe anal et la consommation de substance et à renforcer les rôles sexuels normés. Elle ne semble par contre pas associée à une utilisation moindre du préservatif.
« Les données sur les conséquences de la cybersexualié sur les adolescents sont encore très parcellaires, et il faut promouvoir des recherches afin de mettre en place des actions de prévention », a plaidé la Dr Isabelle Asselin (Caen). Les médecins peuvent jouer un rôle, en particulier en mettant à la disposition des jeunes les coordonnées de sites internet dont le contenu est validé.
D’après la communication du Dr Isabelle Asselin, Caen
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