DE NOMBREUX médicaments peuvent avoir des répercussions sur la fonction sexuelle des patients, ce qui peut dans certains cas conduire à l’abandon du traitement, avec des conséquences délétères éventuelles. Le rapport du congrès AFU 2012 consacré à la médecine sexuelle souligne l’importance du dialogue avec le patient et d’un interrogatoire minutieux retraçant l’histoire clinique et la chronologie des troubles, qui permet de distinguer un effet secondaire avéré de la survenue de symptômes sexuels liés à la pathologie (comme dans la dépression, l’HTA ou les troubles mictionnels) et d’un effet nocebo.
Parmi les classes thérapeutiques concernées, les antihypertenseurs sont souvent mis en cause dans la survenue d’une dysfonction érectile. Toutefois, selon la littérature, seuls les diurétiques thiazidiques augmentent de façon significative le risque de dysfonction érectile, tandis qu’un effet nocebo est fréquemment retrouvé.
Certains traitements de l’hypertrophie bénigne de la prostate peuvent entraîner des troubles de la fonction sexuelle : anéjaculation pour certains alphabloquants, troubles de l’éjaculation, de l’érection et baisse de la libido pour les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase.
Les patients traités par inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine se plaignent fréquemment de troubles de la sexualité, pouvant parfois conduire à modifier le traitement. Les neuroleptiques entraînent également des effets secondaires sexuels, pas toujours faciles à distinguer des troubles liés à la maladie. Les antiépileptiques peuvent être responsables d’une diminution du désir ou de troubles de l’excitabilité, tandis que les antiparkinsoniens à action dopaminergique peuvent être à l’origine d’une désinhibition, imposant une modification de posologie.
D’autres médicaments peuvent avoir un effet sur la fonction sexuelle, notamment les antalgiques de niveau 3 (baisse du désir).
› Dr ISABELLE HOPPENOT
Rapport sur la médecine sexuelle présenté par le Pr François Giuliano, Garches.
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