DES MÉDECINS français rapportent dans le « Lancet » trois cas de modifications de déviances sexuelles, jusqu’alors jamais décrites, à leur avis. Il s’agit de sujets connus comme pédophiles, devenus gérontophiles arrivés à un âge avancé, soit spontanément soit en raison d’une démence.
Jean-Claude Monfort et coll (Paris) décrivent trois observations d’hommes, recensées au cours des trois dernières années. Ils avaient 68, 82 et 85 ans. Ils avaient été admis en établissement pour personnes âgées, en raison de leur état de fragilité et d’un handicap moteur nécessitant un dispositif d’aide à la marche. À l’admission, ils paraissaient agréables, avec des scores MMS de 21 à 28/30. L’un semblait atteint d’une démence frontale, un autre d’une hydrocéphalie à pression normale.
Dans les 3 à 6 mois qui ont suivi leur admission dans les établissements, les équipes relevaient chez des femmes des cas de mycose vaginale, de saignements anaux, de séances d’excitation sexuelle collective et de tentatives de pseudo-strangulation.
Le personnel d’encadrement s’est évidemment inquiété. Le recueil d’informations auprès des soignants révèle des faits survenus auprès de femmes âgées de 85 à 104 ans et démentes. Ils n’avaient pas été rapportés car jugés insuffisamment inquiétants. L’un des hommes avait été vu dans des chambres réalisant des gestes sans équivoque sur des femmes à moitié nues ; un autre avait été surpris au cours de relations sexuelles ; le troisième était responsable de violences.
Interrogés ces trois hommes ont nié les faits, disant avoir été sollicités par leurs victimes. Une enquête soigneuse interdisciplinaire sur leur passé a été effectuée. Deux d’entre eux avaient été condamnés à 5 et 12 ans de prison pour agressions sexuelles sur des enfants. Le troisième avait probablement fait subir des violences sexuelles à son neveu, mais sans conséquences pénales.
Cette modification de l’orientation des pulsions sexuelles passant de l’enfant à des vieillards vulnérables intéresse les médecins français. Ils s’enquièrent auprès de la communauté médicale de l’existence d’autres cas.
Lancet, 22 janvier 2011, vol 377, p. 300.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024