L’ÉTUDE MMAS (Massachusetts Male Aging Study) menée chez 1 709 hommes âgés de 40 à 69 ans suivis en moyenne pendant 8,8 ans a révélé l’incidence importante des troubles érectiles dans cette population (25,9 cas pour 1 000 hommes/année) et mis en évidence une corrélation entre dysfonction érectile (DE) et âge :
- L’incidence de la DE augmente à chaque décennie. Elle est encore plus élevée en cas de comorbidités (diabète, HTA, maladie cardiovasculaire) et de tabagisme.
- Le risque relatif de dysfonction érectile est 4 fois plus élevé chez les hommes de 60 à 69 ans que chezceux de 40 à 49 ans.
Peu de patients consultent leur médecin et peu de médecins s’intéressent spontanément à la vie sexuelle de leurs patients. Pourtant un trouble de l’érection peut être le premier symptôme d’une pathologie sous jacente telles qu’une affection cardio-vasculaire (HTA, coronaropathie silencieuse, dyslipidémie…), un diabète, une dépression, une hypertrophie bénigne de la prostate, un cancer prostatique, un déficit androgénique. La DE concerne tous les soignants et notamment les cardiologues car les relations entre cette pathologie et les maladies cardiovasculaires sont étroites, souligne le Pr Franck Paganelli (service de cardiologie CHU Nord Marseille).
La dysfonction endothéliale.
Un faisceau d’arguments apporte une explication physiopathologique à cette association en montrant que l’athérosclérose, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le diabète et la dysfonction érectile partagent dans un nombre important de cas une physiopathologie commune : la dysfonction endothéliale.
On sait que les facteurs de risque cardiovasculaire peuvent entraîner un dysfonctionnement endothélial caverneux soit par une augmentation du stress oxydatif et accumulation de radicaux libre, soit par une altération de la production de NO par les cellules endothéliales ce qui entrave les phénomènes de vasodilatation à l’intérieur des corps caverneux et donc la survenue d’une érection.
Selon les recommandations de l’AIHUS sur la prise en charge des patients présentant des troubles érectiles, les inhibiteurs de la PDE5 (toutes contre-indications étant exclues notamment la prise de dérivés nitrés) sont autorisés sans exploration préalable, chez un patient, actif, indemne de maladie coronarienne et à faible risque cardiovasculaire. En revanche, chez un patient sédentaire et/ou présentant plus de 3 facteurs de risque, les inhibiteurs de la PDE5 ne doivent pas être prescrits sans un avis cardiologique qui juge de la nécessité d’un test d’effort. Un patient coronarien stable peut recevoir un inhibiteur de la PDE5 après avis cardiologique avant d’instaurer le traitement.
Biarritz, Transversales 2011. 9e cours Transdisciplinaire sous l’égide de la fédération francophone de gynéco-obstétrique et d’andrologie psychosomatique. Rencontre avec les experts (B. Cuzin, F Paganelli) organisée par le laboratoire Pfizer.
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