Pathologie chronique fréquente, l'atrophie vulvovaginale (AAV) touche une femme ménopausée sur deux. Causée par une diminution des stéroïdes sexuels, liée à la ménopause et au vieillissement, elle engendre des symptômes d'ordre génital (sécheresse, brûlure, irritation…). Mais aussi, des douleurs et/ou un inconfort lors des rapports sexuels (dyspareunie) qui altèrent la qualité de vie. Pour soulager les symptômes modérés à sévères de l'AAV, le laboratoire Theramex lance Intrarosa : traitement local à base de prastérone (identique à la DHEA humaine), disponible sur prescription. « Intrarosa est le premier médicament ayant une action androgénique locale. Jusqu'ici, nous pouvions prescrire des estrogènes locaux efficaces mais laissant craindre un passage vasculaire, avec des répercussions éventuelles sur d'autres tissus hormonodépendants. L'intérêt de la prastérone est d'être un précurseur androgénique inactif qui, après avoir pénétré dans les cellules vaginales, est converti en petites quantités d'estrogènes et d'androgènes spécifiques aux cellules vaginales », souligne le Dr Brigitte Letombe, gynécologue à Lille. Les effets bénéfiques sur les symptômes de l'AAV sont ainsi exercés via l'activation des récepteurs vaginaux estrogéniques et androgéniques. « Grâce au concept d'intracrinologie (transformation cellulaire d'un précurseur inactif en produit actif, avec 95 % d'inactivation locale), on note moins de 5 % de passage vasculaire. Cela permet le maintien, lors du traitement par prastérone, de taux systémiques d'estradiol et de testostérone dans les valeurs normales observées chez la femme ménopausée non traitée », précise le Dr Letombe.
Une cascade de symptômes
Après l'arrêt de la fonction ovarienne à la ménopause, les estrogènes ne sont plus secrétés. Seule la sécrétion surrénalienne de DHEA persiste. Convertie localement (au niveau du vagin) en estrogènes et androgènes, celle-ci devient ainsi la source exclusive des stéroïdes sexuels. Toutefois, le taux de DHEA diminue avec l'âge. Ce qui entraîne un amincissement des parois vaginales, une moindre élasticité des muqueuses et des niveaux de lubrification plus faibles. Le déséquilibre de la flore vaginale engendre, par ailleurs, un risque accru d'infections (gardnerella, notamment) et de vaginose. Tous ces changements induisent l'ensemble des symptômes génitaux et sexuels dont souffrent les femmes présentant une AAV. Pour soulager cette symptomatologie, Intrarosa (ovule de 6,5 mg de prastérone) doit être pris au long cours. « La posologie est d'un ovule par jour au coucher. Lorsque le traitement fait effet, la reprise d'une activité sexuelle permet de maintenir la trophicité de la muqueuse vaginale et donc, d'espacer les prises », note le Dr Letombe.
Une efficacité et une sécurité démontrées
Intrarosa a bénéficié de deux études cliniques. Une première étude de phase III contre placebo, menée pendant 12 semaines, auprès de 558 patientes ménopausées ayant une AAV, a confirmé l'efficacité de l'utilisation intravaginale de la prastérone. « Dès la 6e semaine d'utilisation, la prastérone a permis d'augmenter le taux de cellules superficielles de la muqueuse vaginale de façon significative comparée au placebo, de diminuer la sévérité de la dyspareunie et d'améliorer le PH vaginal. Les effets secondaires étaient identiques au placebo », affirme le Dr Letombe. Une 2e étude de phase III, menée durant 52 semaines, auprès de 530 patientes menopausées ayant une AAV, a confirmé la sécurité à long terme de la prastérone. Intrarosa peut être prescrit par le gynécologue mais aussi, par le généraliste. « Les médecins doivent communiquer davantage sur la santé vaginale et l'AAV avec leurs patientes afin d'améliorer le traitement de cette pathologie largement sous-diagnostiquée », conclut le Dr Letombe.
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024
La myologie, vers une nouvelle spécialité transversale ?